Crédits photo -- Fubirai
Le paradis des chats se trouve au Japon. Située dans l’océan Pacifique, dans la péninsule Oshika, Tashirojima (田代島) est une île qui ne manque pas de singularité. Elle est actuellement considérée comme étant « inhabitée ». Pourtant, en 1950, la population de ce petit bout de terre était de plus de 1 000 habitants, aujourd’hui, il n’en compte qu’une petite centaine. L'île est divisée en deux villages : Oodomari et Nitoda. L’île est largement peuplée de chats : on y compte plus de 150 félins, d’où le surnom « Tashirojima, l’île aux chats ». Une population urbaine qui s'efface, mais une population de minous qui pullule. C’est cette particularité qui fait la réputation de l’île.
Les deux villages sont étiquetés comme des « genkai-shuuraku » (限界集落), des « villages terminaux ». En raison de la forte population vieillissante, les villages sont menacés de disparaître dans les prochaines années. Plus de 80 % de la population a plus de 65 ans, et une seule résidente sur l'île à moins de 45 ans. Il ne reste que quelques pécheurs et quelques hôteliers. La survie des villages est menacée.
Au Japon, les chats sont bien plus résistants que les centrales nucléaires. Située tout près de l'épicentre du tremblement de terre survenue au large de l’archipel japonais en 2011, l'île a été presque entièrement submergée sous les vagues. La population humaine et féline de l’île aux chats a été, heureusement, plutôt épargnée. Les habitants de l’île, et leurs compagnons à quatre pattes ont eu la chance de pouvoir fuir les vagues meurtrières à temps, limitant ainsi le nombre de pertes humaines et animales. Le port d’Ishinomaki a été rasé, rendant Tashirojima déserte et coupée du monde pendant de longues semaines. Singularité, l’armée américaine l’a même ravitaillé en croquettes.
L'invasion de chats n'est pas nouvelle. La région a été une grande productrice de vers à soie. Le plus grand nuisible à cet artisanat étant les souris, les chats ont été introduits pour les chasser. La production de soie s’est arrêtée, mais les chats et chatons sont restés. Là-bas, même s’ils sont pour la plupart errants et sans propriétaires, les minous sont tous en parfaite santé. Ils se laissent approcher par les humains sans effort. Cette harmonie repose sur la croyance de la population locale : sur Tashirojima, nourrir un chat et prendre soin de lui est signe de richesse et de bonne fortune.
Selon la petite histoire pour les hommes, mais grande pour les félins de l'île, un pêcheur local aurait accidentellement tué un chat errant en essayant de fixer son filet à l'aide d’une pierre. L'une d'entre elles heurtant mortellement la pauvre bête. Terriblement désolé par ce drame, le pêcheur a offert à cette petite boule de poils un véritable enterrement, construisant un parfait sanctuaire en sa mémoire, dont l'emplacement actuel se trouve dans le sud de l'île. Depuis, pour les pêcheurs, qui les nourrissent depuis des décennies, les chats ont le pouvoir de donner des prédictions précises sur l'évolution de la météo et des conditions de pêche. Et surtout, ils doivent être choyés et respectés. Depuis, les sanctuaires se sont multipliés sur l’île. Et les chiens sont interdits de séjour.
Les deux villages sont étiquetés comme des « genkai-shuuraku » (限界集落), des « villages terminaux ». En raison de la forte population vieillissante, les villages sont menacés de disparaître dans les prochaines années. Plus de 80 % de la population a plus de 65 ans, et une seule résidente sur l'île à moins de 45 ans. Il ne reste que quelques pécheurs et quelques hôteliers. La survie des villages est menacée.
Au Japon, les chats sont bien plus résistants que les centrales nucléaires. Située tout près de l'épicentre du tremblement de terre survenue au large de l’archipel japonais en 2011, l'île a été presque entièrement submergée sous les vagues. La population humaine et féline de l’île aux chats a été, heureusement, plutôt épargnée. Les habitants de l’île, et leurs compagnons à quatre pattes ont eu la chance de pouvoir fuir les vagues meurtrières à temps, limitant ainsi le nombre de pertes humaines et animales. Le port d’Ishinomaki a été rasé, rendant Tashirojima déserte et coupée du monde pendant de longues semaines. Singularité, l’armée américaine l’a même ravitaillé en croquettes.
L'invasion de chats n'est pas nouvelle. La région a été une grande productrice de vers à soie. Le plus grand nuisible à cet artisanat étant les souris, les chats ont été introduits pour les chasser. La production de soie s’est arrêtée, mais les chats et chatons sont restés. Là-bas, même s’ils sont pour la plupart errants et sans propriétaires, les minous sont tous en parfaite santé. Ils se laissent approcher par les humains sans effort. Cette harmonie repose sur la croyance de la population locale : sur Tashirojima, nourrir un chat et prendre soin de lui est signe de richesse et de bonne fortune.
Selon la petite histoire pour les hommes, mais grande pour les félins de l'île, un pêcheur local aurait accidentellement tué un chat errant en essayant de fixer son filet à l'aide d’une pierre. L'une d'entre elles heurtant mortellement la pauvre bête. Terriblement désolé par ce drame, le pêcheur a offert à cette petite boule de poils un véritable enterrement, construisant un parfait sanctuaire en sa mémoire, dont l'emplacement actuel se trouve dans le sud de l'île. Depuis, pour les pêcheurs, qui les nourrissent depuis des décennies, les chats ont le pouvoir de donner des prédictions précises sur l'évolution de la météo et des conditions de pêche. Et surtout, ils doivent être choyés et respectés. Depuis, les sanctuaires se sont multipliés sur l’île. Et les chiens sont interdits de séjour.
Les touristes amateurs de félins
Crédits photo -- lifetoreset.wordpress.com
Si la population se meurt au fil des années, les touristes amateurs de félins, eux, font de Tashirojima l’une de leurs destinations vedettes. Un an après le tsunami, le réalisateur Hideaki Oba achève la production de Neko no Sumu Shima (猫の棲む島), « l’île où vivent les chats », un court-métrage d’animation de cinq minutes, qui vise à présenter la catastrophe du point de vue des chats de l’île. Ce petit dessin animé a été diffusé à la télévision japonaise, popularisant l’île dans l'archipel nippon. Sur l'île, évidemment, les constructions insolites ne manquent pas. Mais naturellement, l'attraction principale reste les chats et leur présence exceptionnelle. Des appartements insolites, réalisés selon le modèle félin, conçus par le célèbre créateur de manga Shotaro Ishinomari, ont donné à l’îlot l'autre surnom « d'île Manga ».
Même si le futur est plutôt inquiétant, à cause du vieillissement de la population, notamment pour les chats de l’île, principalement nourris et soignés pas ces personnes âgées, l'avenir dans le tourisme pourrait bien sauver nos amis à quatre pattes. Depuis juin 2007, un certain Fubirai les photographie dans toutes les situations et toutes les postures, alimentant quotidiennement son blog, que le Journal International vous invite à découvrir. Pourquoi ne pas voyager félin...?
Même si le futur est plutôt inquiétant, à cause du vieillissement de la population, notamment pour les chats de l’île, principalement nourris et soignés pas ces personnes âgées, l'avenir dans le tourisme pourrait bien sauver nos amis à quatre pattes. Depuis juin 2007, un certain Fubirai les photographie dans toutes les situations et toutes les postures, alimentant quotidiennement son blog, que le Journal International vous invite à découvrir. Pourquoi ne pas voyager félin...?
Nekoland – Une vie de chat au Japon, Les Éditions Issekinicho | Alexandre Bonnefoy et Delphine Vaufrey
Pour aller plus loin
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