Durant les trois prochains jours à compter d’aujourd’hui, près de 13 millions de Soudanais se rendent aux urnes pour élire leur président et leurs députés. Un scrutin qui devrait sans surprise mener à la réélection de Omar el-Béchir. Au pouvoir depuis 25 ans et âgé de 71 ans, le président sortant se présente pour un nouveau mandat de 5 ans, sans oublier que l’opposition a annoncé un boycott de cette élection, déjà critiquée par la communauté internationale.
Pour les quinze candidats qui sont autorisés par la Commission nationale électorale soudanaise à concourir, aucun n’a de réel soutien face au chef de l’État actuel. Ils n’ont aucune assise populaire, très peu de moyens, avec un temps de parole très limité dans les médias. « Vingt minutes, c'est le temps de passage à la télévision nationale que la Délégation aux élections a octroyé à chacun des candidats. La majorité d'entre eux ont d’ailleurs refusé ce programme, le trouvant insuffisant ». Parmi ces candidats, un seul tire son épingle du jeu, la professeure Fatima Abdul Mahmud. En 2010, Mme Mahmud était déjà la candidate de la Sudanese Socialist Union aux élections. Ce parti a été formé par Ja’afar Mohamed Nimeirin, un vétéran de la politique soudanaise qui fut le deuxième président de la République démocratique du Soudan de 1969 à 1985. Les observateurs estiment que ses chances de l’emporter sont minces, puisque son parti est à l’origine des lois de 1993, qui ont imposé la charia avec une rigoureuse application de la flagellation et de l’amputation en cas de vol. L’Union européenne a annoncé qu’elle ne soutenait pas la tenue d'un vote au Soudan soutenant que ces élections « ne peuvent donner un résultat crédible et légitime dans tout le pays. […] Le dialogue est contourné, certains groupes exclus et les droits civiques et politiques sont affectés. Le peuple du Soudan mérite mieux ». Comme pour les élections de 2010, aucun candidat présenté au scrutin n’est en mesure d’inquiéter Omar el-Béchir en vue de sa réélection.
Pour les quinze candidats qui sont autorisés par la Commission nationale électorale soudanaise à concourir, aucun n’a de réel soutien face au chef de l’État actuel. Ils n’ont aucune assise populaire, très peu de moyens, avec un temps de parole très limité dans les médias. « Vingt minutes, c'est le temps de passage à la télévision nationale que la Délégation aux élections a octroyé à chacun des candidats. La majorité d'entre eux ont d’ailleurs refusé ce programme, le trouvant insuffisant ». Parmi ces candidats, un seul tire son épingle du jeu, la professeure Fatima Abdul Mahmud. En 2010, Mme Mahmud était déjà la candidate de la Sudanese Socialist Union aux élections. Ce parti a été formé par Ja’afar Mohamed Nimeirin, un vétéran de la politique soudanaise qui fut le deuxième président de la République démocratique du Soudan de 1969 à 1985. Les observateurs estiment que ses chances de l’emporter sont minces, puisque son parti est à l’origine des lois de 1993, qui ont imposé la charia avec une rigoureuse application de la flagellation et de l’amputation en cas de vol. L’Union européenne a annoncé qu’elle ne soutenait pas la tenue d'un vote au Soudan soutenant que ces élections « ne peuvent donner un résultat crédible et légitime dans tout le pays. […] Le dialogue est contourné, certains groupes exclus et les droits civiques et politiques sont affectés. Le peuple du Soudan mérite mieux ». Comme pour les élections de 2010, aucun candidat présenté au scrutin n’est en mesure d’inquiéter Omar el-Béchir en vue de sa réélection.
Les raisons du boycott de l’opposition
Medjib Wahab, Secrétaire général du parti Ouma, a notamment demandé à ce qu'une élection libre et transparente soit organisée par un organe indépendant :
« La date des élections, le déroulement des scrutins et la préparation des élections auraient dû faire l'objet d'un accord entre le gouvernement et les partis d'opposition. Et ce afin que le processus électoral puisse constituer la base d'un règlement des problèmes que connaît le Soudan. Quant à ceux qui participent à la présidentielle, les adversaires en lice, ce sont juste des clones du président Bechir. Une élection libre et transparente devrait être organisée par un organe indépendant, ce qui veut dire que ces élections devraient être précédées par la formation d'un gouvernement de transition, dont la responsabilité serait uniquement de préparer le scrutin. Mais pour ce qui est du scrutin de demain, nous pensons que son déroulement sera similaire à celui des fois précédentes. Nous restons dans une situation de fait accomplie, la même qui prévaut depuis 1989 et l'agression contre la Constitution soudanaise, le coup d'État. En conclusion, ces élections ne changeront rien à la situation ».
« La date des élections, le déroulement des scrutins et la préparation des élections auraient dû faire l'objet d'un accord entre le gouvernement et les partis d'opposition. Et ce afin que le processus électoral puisse constituer la base d'un règlement des problèmes que connaît le Soudan. Quant à ceux qui participent à la présidentielle, les adversaires en lice, ce sont juste des clones du président Bechir. Une élection libre et transparente devrait être organisée par un organe indépendant, ce qui veut dire que ces élections devraient être précédées par la formation d'un gouvernement de transition, dont la responsabilité serait uniquement de préparer le scrutin. Mais pour ce qui est du scrutin de demain, nous pensons que son déroulement sera similaire à celui des fois précédentes. Nous restons dans une situation de fait accomplie, la même qui prévaut depuis 1989 et l'agression contre la Constitution soudanaise, le coup d'État. En conclusion, ces élections ne changeront rien à la situation ».
Des défis sécuritaire et économique
Sécurité, stabilité politique et économique ont été les mots employés par Omar el-Bechir durant sa campagne présidentielle menée depuis le 2 février 2015. Ce qui n’est pas si simple sachant que le Soudan est presque isolé suite à l’embargo économique des États-Unis, présent depuis 1997, en raison de violations des droits de l’Homme et de liens avec le terrorisme. Sans oublier que le président actuellement en place était sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité et génocide au Darfour. Toutes ces promesses ne pourront être tenues tant que Khartoum n’aura pas réglé préalablement ses problèmes de rébellion qui ravagent la moitié de ses 18 États. Amnesty International évoque, pour sa part, des cas d’arrestations arbitraires, de tortures et d’intimidation contre des opposants et des journalistes perpétrés par le NISS. Ces actes ont été commis pour la plupart après que le Soudan ait perdu près de 75 % de ses ressources pétrolières depuis la sécession du sud du pays, devenu le Soudan du Sud en 2011. Même si les causes sont multiples, l’inflation du prix du pétrole est grandissante et la hausse du taux de chômage y joue un rôle important.