Barack Obama a été réélu président des États-Unis. Et, c'est une large victoire. 303 contre 206 grands élécteurs. Véritable pied de nez à ceux qui voyaient une défaite d'Obama ou un résultat serré. Au niveau des votes des élécteurs, c'était un hot stuff (quand même environ 60 000 000 de votes pour Obama contre 57 000 000 pour Romney selon les estimations). Mais avec un suffrage indirect où les citoyens élisent des grands électeurs Etat par Etat qui vont par la suite voter pour un candidat, ce n'est pas la clé du succès. C'est donc enquiller les states qui compte. Celui qui atteint la barre des 270 électeurs a gagné. Mitt Romney, le candidat républicain, s'est bien battu mais Obama a débordé son adversaire en remportant les twins-states comme l'Ohio et Floride. La Californie et ses 55 grands électeurs, empoché par le président sortant, ont fait le reste. Olivier Richomme (universitaire spécialiste des Etats-Unis) nous avait prévenu ici-même (http://www.lejournalinternational.fr/Si-Obama-gagne-la-Floride-l-election-est-pliee_a201.html) sans l'ombre d'une hésitation que le président-candidat gagnerait les élections. Obama sortait alors d'un premier débat où on le sentait apathique, amorphe, hors du coup face à Romney incisif, offensif et dynamique.
Mr Obama s'est réveillé dans les deux autres rounds en retrouvant du poil de la bête pour mettre du tonus à sa campagne. Petit à petit, on retrouvait le Barack Obama de 2008. Le discours tenu après la victoire en est la preuve. Un speech rassembleur, qui faisait ressurgir l'american dream face à une foule en liesse : « je sais qu'on peut tenir la promesse de nos pères fondateurs. Si vous travaillez dur, peu importe qui vous êtes […] noirs, blancs, asiatiques, hispaniques, indiens d'Amérique. Que vous soyez vieux ou jeunes, pauvres ou riches, handicapés ou non, homosexuels ou hétérosexuels. Vous avez tous votre chance si vous faites un effort. Je crois que le futur est saisissable ensemble. Nous ne sommes pas aussi cyniques que certains peuvent le penser. Nous avons une ambition et nous représentons plus que des États rouges et des États bleus ». United States.
This happened because of you. Thank you. - Twitter de Barack Obama
Le président des États-Unis est conscient que grâce à la diversité de son pays, il a pu être réélu. Déjà, le vote des noirs et des latinos lui ont permis de rallier à son compte les 29 grands électeurs de Floride et l'emporte d'une courte tête. Environ 90% des noirs américains ont voté pour lui, approximativement 75% des latinos. Les femmes aussi ont influencé le résultat. Barack ou son épouse Michelle ne le doivent pas qu'à leurs talents. Ils peuvent remercier les républicains et leurs déclarations sur le non-avortement des femmes en cas de viol. Mitt Romney ne s'est pas vraiment démobilisé de ces propos. Erreur. Ajoutez-à cela, ses gaffes personnels.
Four more years. - Twitter de Barack Obama
Bon, après tout ça, il faut se remettre au boulot. Wall Street envoie déjà un signal. Au lendemain de l'élection, la bourse ouvre en baisse. Ban-Ki Moon, le secrétaire général de l'ONU, s'y met aussi en lui rappelant la guerre en Syrie et son souhait d'y mettre fin avec la coopération des États-Unis. Le dossier iranien est également brûlant, Israël pouvant à tout moment attaquer le pays de Mahmoud Ahmadinejad. Les talibans ont profité de l'euphorie de la victoire pour demander le départ des troupes américaines d'Afghanistan. Bien sûr, on attend également le président démocrate sur le conflit israélo-palestinien.
Si Obama veut dans quatre ans avoir un bilan positif comme Bill Clinton concernant l'économie américaine, il devra collaborer avec les républicains pour appliquer ses réformes. Ce qui sera évidemment difficile. Barack Obama devrait avoir plus de libertés étant donné que c'est son deuxième mandat, mais le président possède une faible majorité au Sénat. La chambre des représentants est républicaine. Pas facile dans ces conditions de maintenir ses promesses de campagne.
Barack Obama a gagné. Les Américains ont replacé leurs espoirs en lui face à un candidat qui s'est révélé inoffensif. Il devient le deuxième démocrate à être réélu après Clinton depuis la Seconde Guerre mondiale. Obama veut finir en beauté. Ce sera compliqué mais peut-être que « yes, he could ». Il a réussi à être réélu dans un contexte de crise mondiale. En tout cas, le monde entier est avec lui. Partout à travers le monde, le 44ème Président des États-Unis a reçu des messages de félicitations et de soutien. C'est la Baraka Obama !