Kiosque à journaux. ©Source: Wikipédia
Le secteur de la distribution de la presse quotidienne et magazine se trouve dans une situation extrêmement inconfortable. Depuis quelques années, la presse elle-même et le monde de l’édition en général subissaient déjà une baisse des ventes due au développement de nouveaux moyens technologiques substituant le web au papier. La situation actuelle de la presse s’aggrave davantage, du côté des distributeurs cette fois. En effet, l’une des deux plus grandes maisons de distribution française, Presstalis, est au bord de la faillite. Pour lutter contre un plan social prévoyant 1 000 licenciements sur 2 500 postes, les organisations syndicales ont lancé un grand mouvement de grève perturbant la distribution de nombreux quotidiens ce jeudi en France. Au-delà des licenciements au sein de Presstalis, les éditeurs pourraient eux-aussi craindre une perte de créances allant de 120 à 150 millions d’euros et le dépôt de bilan.
Le centre de conférence de Paris Trocadéro a accueilli ce matin la réunion annuelle de l’autre grand distributeur de presse, les MLP (Messageries Lyonnaises de Presse). Le directeur général, Patrick André, s’est particulièrement insurgé contre les pouvoirs publics qui privilégieraient le sauvetage de Presstalis aux dépens du sauvetage du secteur de la distribution lui-même. Pendant plusieurs heures, il a exposé le plan MLP de restructuration du modèle économique et industriel de la distribution en France, excluant strictement une fusion des deux groupes, au nom du principe de concurrence pure et parfaite. Pour les mêmes raisons, les MLP refusent également le partage géographique strict du réseau français de distribution entre les deux entreprises.
Le plan alternatif des MLP, appelé NEODIS, consisterait à restructurer tout le réseau de distribution pour faire baisser les coûts de transport. Patrick André s’est opposé à la sous-traitance dans ce domaine, faisant référence au sous-traitant direct de Presstalis, Géodis.
Avec ce plan, les MLP s’engagent donc dans un mécanisme de péréquation globale, cela pour l’avenir du secteur de la distribution. Mais ils refusent toute péréquation sur les coûts historiques : cela reviendrait pour eux à financer la dette de leur concurrent direct, Presstalis, qui, si l’on en croit le directeur général des MLP, aurait permis à chacun de ses éditeurs d’établir un cahier des charges personnalisé sans surcoût.
Le Conseil Supérieur des Messageries de Presse (CSMP) convoquait cet après-midi les deux géants de la distribution en France pour tenter de trouver un compromis et d’établir un plan de sauvetage.