© S. Michel
« Je me souviens quand j’étais petite fille, on se pressait pour voir les ours en peluche, les petits trains et tout le tralala ! Quand je vois ce qu’ils ont fait cette année, je me demande où est la magie de Noël. » Solène, étudiante à l’école de design Boulle, ne cache pas sa déception. Dévoilées le 6 novembre dernier, les vitrines des Galeries Lafayette et du Printemps ont étonné, voire déçu toute une génération d’adultes.
C’est Dior qui s’est occupé des vitrines du Printemps. Le couturier s’est inspiré des coins les plus huppés de la capitale (avenue Montaigne, opéra Garnier) pour réaliser ses « inspirations parisiennes ». Réalisées par Louis Vuitton, les vitrines de Noël des célèbres Galeries mettent, quant à elles, en scène des pantins s’organisant autour d’un grand bal, « Le bal du siècle ». La succession de tableaux, censée retracer les 158 années de la marque, fait se mouvoir ensemble animaux poupées et objets luxueux. Aussi la bagagerie vintage du créateur se mêle-t-elle aux pantins de bois qui ornent les vitrines.
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Les plus nostalgiques y déplorent l’absence de jouets et voient dans cette nouvelle scénographie une invitation à consommer, à défaut d’une invitation à rêver… Car, si la période de Noël est un moment fort pour les familles, elle l’est aussi pour les marques de luxe. Ces dernières réalisent en général un quart des ventes annuelles entre le début du mois de novembre et les fêtes de fin d’années. Ces recettes proviennent pour une part importante des touristes étrangers, nombreux en cette période.
Ce constat renvoie à la dénonciation, formulée fréquemment en ces temps de fêtes de fin d’années, d’une société profondément marchande qui ferait fi des traditions.