Crédit PIMUN
PIMUN est apparu en 2012. Il s’est en peu de temps imposé comme une des simulations de débats des Nations unies les plus importantes dans l’Hexagone et sur la planète. L’édition 2015 est porteuse d’un sujet transversal et semble prometteuse. Les delegates, participants qui endosseront le rôle de diplomates, défendront leurs points de vue et opinions comme s’ils débattaient au siège des Nations unies.
PIMUN en bref
C’est dans un lieu à forte connotation symbolique, l’hôtel de la Trémoille, résidence de l’ambassadeur de Serbie, à mi-chemin entre le Trocadéro et la tour Eiffel, que s’est tenue la conférence de presse de présentation de PIMUN le samedi 11 avril 2015. Dans une ville où toponymie et monuments reflètent un passé guerrier, la bâtisse cossue fait face à la Dame de fer et au palais à l’architecture austère, érigés respectivement pour les expositions universelles de 1889 et 1937, grands moments où l’Humanité s’est alliée dans un élan pacifique pour travailler conjointement. Les 800 jeunes delegates réunis depuis hier devront faire preuve d’écoute, d’ouverture d’esprit et effectuer des tâches en équipe.
La quatrième édition parisienne aura pour sujet « l’interdépendance de la prise de décision : paix, diversité et responsabilité ». Vouée à avoir un certain succès, elle s’inscrit pourtant dans un contexte où ce type d’événements s’accroît à vive allure, surtout dans les pays francophones. Ces dernières décennies, de telles manifestations se déroulaient généralement dans les pays anglo-saxons. La plus prestigieuse d’entre elles, la National Model United Nations (NMUN), se tient d’ailleurs chaque année à New York et se conclut notamment par une séance dans la salle de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies.
Hana Hudak, présidente du PIMUN 2015 explique : « Les présidents d’universités français, comme celui de Paris 3 Sorbonne-Nouvelle, où j’étudie, soutiennent de plus en plus l’organisation de Model United Nations (MUN), de manière directe ou indirecte. Les simulations se tiendront en partie dans les locaux de l’université et je suis le cours de valorisation de l’expérience associative qui reconnaît mon investissement. » À cette dernière d’ajouter : « Bien que la première édition date de 2012, celle de Paris est vraiment une des plus importantes. » Des propos qui sont corroborés par le fait que certaines sessions se dérouleront au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), dans le septième arrondissement de la capitale.
PIMUN, comment ça marche ?
Si les MUN sont les descendants distingués de simulations déjà entamées depuis l’existence de la Société des nations (SDN), créée en 1919 et dissoute en 1946, ceux-ci sont régis par des règles et un protocole stricts.
Crédit PIMUN
Les delegates représentent un pays différent de celui dont ils sont originaires. Ceci les oblige à endosser un rôle différent et, parfois, à découvrir et soutenir des opinions autres que les leurs. Ils sont, de plus, représentants fictifs d’instances, de programmes et fonds bien réels de l’ONU : Secrétariat général, Assemblée générale, Conseil de sécurité, Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), ou encore le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Ils doivent finalement respecter un decorum, un code de conduite, et jouer pleinement le jeu : s’habiller de manière formelle, avoir une attitude rigoureuse et respectueuse des autres, et respecter les horaires.
Le rythme de la manifestation est plutôt soutenu. Il demande déjà un certain investissement avant même le début de PIMUN. Les étudiants ont ainsi du rendre un position paper, document qui synthétise les opinions qu’ils vont porter durant les négociations. Les journées de simulation ne sont guère différentes des horaires de travail. Les 800 jeunes expriment leur point de vue de 9h à 12h et de 14h à 17h, ce qui est d’autant plus éreintant quand l’anglais n’est pas leur langue maternelle. Mais ici, point de concurrence. Si les meilleurs orateurs se verront gratifier de prix ce dimanche, tous les participants recevront un diplôme certifiant leur engagement à PIMUN 2015.
La simulation est ouverte à tous les étudiants, pourvu qu’ils soient passionnés de relations internationales et capables de parler anglais. Jan Lebendig, membre du secrétariat du PIMUN 2015 affirme : « Il n’est pas nécessaire d’être diplômé en affaires internationales pour participer à l’événement. Si nous venons à parler de problématiques humanitaires ou de développement, un médecin et un agronome peuvent apporter leurs connaissances. »
PIMUN s’affirme enfin comme une manifestation sérieuse, requérant un grand sens de l’engagement étudiant et une sérieuse opportunité pour partager des opinions sur des problèmes à échelle mondiale. Il reste aussi et surtout, comme le souligne Jan Lebending, « un formidable moyen afin de rencontrer des gens d’horizons différents et pour ceux venant de loin de découvrir Paris ».