Le désespoir des civils après la déclaration de l'état d'urgence par Goodluck Jonathan, le président du Nigeria
Lancée il y a quelques semaines, la vaste opération menée par les forces spéciales de l’armée nigériane n’est pas sans conséquences sur les populations civiles qui paient le prix fort. Selon la chaîne de télévision Al-Jazeera, ces attaques sanglantes de la Joint Task Force contre les membres de la secte islamiste Boko Haram ont fait quelque 3 000 morts dans les rangs des civils. Des informations sur place nous ont permis de confirmer que plusieurs camions-bennes du ministère de l’Evironnement contenant des cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants ont été vus non loin de l’une des plus grandes formations sanitaires de Maiduguri.
Ces opérations de ratissage menées par les forces de défense ont été précédées de l'annonce, le 14 mai 2013, de l’état d’urgence dans les Etats de Borno, Yobe et Adamawa, trois Etats du nord-est du pays, où Boko Haram est présent. « Nous sommes exposés à la brutalité des militaires qui ne font généralement pas la différence entre un civil et un terroriste. Nous sommes les premiers à écoper. Le porte-parole de l’armée devrait plus s’intéresser au respect des droits de l’homme, parce que cette traque a des effets très dangereux sur la population qui ne se sent plus du tout en sécurité », a déclaré au Journal International le professeur Khalifa Dikwa, enseignant à l’université de Maïduguri, chef-lieu de l’Etat de Borno et fief historique de Boko Haram. « Notre appel sincère au président et au commandant en chef des forces armées est de respecter le caractère sacré de la vie et de l’humain. En plus d’être coupés du reste du monde [le réseau téléphonique est hors service ndlr], les habitants de la région ont des difficultés à se ravitailler et craignent même de se rendre dans les champs ! », a expliqué le professeur Khalifa.
A cela, le porte-parole de l’armée, le brigadier général, Chris Olukolade, a ajouté que des efforts étaient menés pour traquer les membres de la secte jusqu’au bout : « L'opération de recherche menée par les troupes des forces spéciales ont reçu une adhésion majeure de la part des civils. Un groupe de terroristes se déplaçant de villages en villages à la recherche de grandes quantités de nourriture a été suivi et appréhendé grâce aux précieux renseignements fournis. Le groupe qui se déplaçait dans une Toyota Jeep Land Cruiser immatriculé Borno XA 428 ADM, soupçonnée d'avoir été volée, a finalement été arrêté à Daban Masara avec des armes dont des AK 47 ». Le brigadier général Olukolade a annoncé par ailleurs la mort d’un terroriste proche du leader de Boko Haram. « Un proche du leader de la secte Boko Haram, Abubakar Shekau, a été tué il y a quelques jours. Nous pensons qu’il faisait des courses pour le leader de la secte dans la zone de Baga, en compagnie de deux autres acolytes dont un Nigérian. Tous tentaient de se rendre au Niger en passant par le lac Tchad », a-t-indiqué.
Si les conséquences de la vaste opération menée par l’armée sont lourdes pour les populations des trois Etats concernés, les prochaines semaines s’annoncent encore sanglantes. Le 4 juin, une ordonnance du président nigérian, Gooluck Jonathan, a officiellement taxé Boko Haram de groupe terroriste. L’article 5 de cette loi prévoit une peine d'emprisonnement d'au moins 20 ans « pour toute personne qui, sciemment, de quelque manière, directement ou indirectement, sollicite ou rend soutien à la commission d'un acte de terrorisme ». Ce « soutien » peut se traduire par « l'incitation à commettre un acte terroriste à travers Internet, ou par tout moyen électronique, ou par l'utilisation de documents imprimés, ou par la diffusion d'informations sur le terrorisme ; d’entrer ou de rester dans un pays pour le profit ou sous la direction d’un groupe terroriste ». Il semblerait que l’armée puisse, au prétexte de cette loi, faire arrêter n’importe qui, sans que les raisons soient fondées. L’application de cette loi vient un jour seulement après la mise à prix de la tête du leader de Boko Haram par les Etats-Unis.
Le programme Reward for justice offre jusqu’à 7 millions de dollars (5,2 millions d’euros) pour toute information qui permettrait de capturer Abubakar Shekau, le leader du Jama'atu Ahlis-Sunnah Lidda'awati Wal Jihad, plus connu sous le nom de Boko Haram. De quoi encourager la brutalité de l’action de l’armée, très critiquée par de nombreux observateurs.
Ces opérations de ratissage menées par les forces de défense ont été précédées de l'annonce, le 14 mai 2013, de l’état d’urgence dans les Etats de Borno, Yobe et Adamawa, trois Etats du nord-est du pays, où Boko Haram est présent. « Nous sommes exposés à la brutalité des militaires qui ne font généralement pas la différence entre un civil et un terroriste. Nous sommes les premiers à écoper. Le porte-parole de l’armée devrait plus s’intéresser au respect des droits de l’homme, parce que cette traque a des effets très dangereux sur la population qui ne se sent plus du tout en sécurité », a déclaré au Journal International le professeur Khalifa Dikwa, enseignant à l’université de Maïduguri, chef-lieu de l’Etat de Borno et fief historique de Boko Haram. « Notre appel sincère au président et au commandant en chef des forces armées est de respecter le caractère sacré de la vie et de l’humain. En plus d’être coupés du reste du monde [le réseau téléphonique est hors service ndlr], les habitants de la région ont des difficultés à se ravitailler et craignent même de se rendre dans les champs ! », a expliqué le professeur Khalifa.
A cela, le porte-parole de l’armée, le brigadier général, Chris Olukolade, a ajouté que des efforts étaient menés pour traquer les membres de la secte jusqu’au bout : « L'opération de recherche menée par les troupes des forces spéciales ont reçu une adhésion majeure de la part des civils. Un groupe de terroristes se déplaçant de villages en villages à la recherche de grandes quantités de nourriture a été suivi et appréhendé grâce aux précieux renseignements fournis. Le groupe qui se déplaçait dans une Toyota Jeep Land Cruiser immatriculé Borno XA 428 ADM, soupçonnée d'avoir été volée, a finalement été arrêté à Daban Masara avec des armes dont des AK 47 ». Le brigadier général Olukolade a annoncé par ailleurs la mort d’un terroriste proche du leader de Boko Haram. « Un proche du leader de la secte Boko Haram, Abubakar Shekau, a été tué il y a quelques jours. Nous pensons qu’il faisait des courses pour le leader de la secte dans la zone de Baga, en compagnie de deux autres acolytes dont un Nigérian. Tous tentaient de se rendre au Niger en passant par le lac Tchad », a-t-indiqué.
Si les conséquences de la vaste opération menée par l’armée sont lourdes pour les populations des trois Etats concernés, les prochaines semaines s’annoncent encore sanglantes. Le 4 juin, une ordonnance du président nigérian, Gooluck Jonathan, a officiellement taxé Boko Haram de groupe terroriste. L’article 5 de cette loi prévoit une peine d'emprisonnement d'au moins 20 ans « pour toute personne qui, sciemment, de quelque manière, directement ou indirectement, sollicite ou rend soutien à la commission d'un acte de terrorisme ». Ce « soutien » peut se traduire par « l'incitation à commettre un acte terroriste à travers Internet, ou par tout moyen électronique, ou par l'utilisation de documents imprimés, ou par la diffusion d'informations sur le terrorisme ; d’entrer ou de rester dans un pays pour le profit ou sous la direction d’un groupe terroriste ». Il semblerait que l’armée puisse, au prétexte de cette loi, faire arrêter n’importe qui, sans que les raisons soient fondées. L’application de cette loi vient un jour seulement après la mise à prix de la tête du leader de Boko Haram par les Etats-Unis.
Le programme Reward for justice offre jusqu’à 7 millions de dollars (5,2 millions d’euros) pour toute information qui permettrait de capturer Abubakar Shekau, le leader du Jama'atu Ahlis-Sunnah Lidda'awati Wal Jihad, plus connu sous le nom de Boko Haram. De quoi encourager la brutalité de l’action de l’armée, très critiquée par de nombreux observateurs.