Miles Kane, le ressuscité

7 Mai 2013


Après plusieurs projets couronnés d'un certain succès, le jeune Britannique revient en force, seul. À 27 ans, Miles Kane a déjà dix ans de carrière derrière lui. Lancée en 2010, sa carrière solo n'a fait qu'accroître son désir de montrer qui il était réellement. Retour sur le parcours d'un survivant du rock.


Originaire de Meols, une petite ville proche de Liverpool, Miles Kane est né avec une guitare dans les mains. Petit, il découvre les riffs de Duane Eddy,  musicien country qui a influencé le rock et la pop des années 60. À 18 ans, Miles Kane devient le guitariste et leader du groupe The Little Flames. Le succès arrive surtout quand le groupe commence à faire les premières parties des Arctic Monkeys. Mais le projet s'essouffle.
 
Miles Kane est obstiné, c'est un rockeur. En 2007, il monte un projet plus personnel, The Rascals. Leur premier (et seul) album Rascalize sort en 2008. Soutenus par le magazine NME, le Vogue du rock anglais, Miles Kane et ses amis d'enfance n'atteignent pas le haut des charts mais s'offrent encore quelques concerts aux côtés des Arctic Monkeys. Miles Kane côtoie de plus en plus leur leader, Alex Turner. Cette rencontre donne naissance aux Last Shadow Puppets. Un seul album là aussi, The Age Of The Understatement. L'album est savoureusement orchestré par les deux complices : un beau mélange de mélodies rock, folk et une bonne empreinte british. Le disque est salué et classé parmi les meilleurs du cru 2010. Mais pour Miles Kane, cela ne suffit pas. Il reste trop dans l'ombre de Turner, le petit prodige couronné de succès dans tout ce qu'il entreprend. Aux yeux des critiques, Miles Kane est resté le second du groupe. Il ne parvient pas à passer au-dessus de la notoriété d'Alex Turner et ne reçoit pas les éloges qu'il mérite. 

La renaissance artistique

En 2011, Miles Kane annonce qu'il se lance dans une carrière solo. Même après de nombreux projets, le jeune musicien n'est pas satisfait. Un petit goût amer qui lui reste en bouche. Tous les groupes dans lesquels il s'est investi ne lui ont pas apporté l'euphorie escomptée. Dans une récente interview au magazine Topman, Miles s'est confié sur sa carrière : « C'est mon cinquième album après différents projets, mais honnêtement pour moi c'est comme si ça ne commençait que maintenant. »

Kane a un style bien à lui et il en est fier. Il a voulu remettre les pendules à l'heure et prouver qu'il n'a pas à être relégué au second plan. Il se lance en solo et sort son premier album, Colour of the trap. Sur la pochette, on ne voit que lui. Le scouser (terme qui désigne ceux qui ont un fort accent britannique de Liverpool ou Manchester) est enfin tranquille. Il révèle un rock très stylé, inspiré des années 60. Son air arrogant mais tellement élégant fait la une de toute la presse musicale. « Miles Kane : survivant et surpuissant », peut-on lire ! C'est un rock classique, mais mêlé à une esthétique brillante. Les tubes « Come closer » et « Rearrange » passent en boucle sur les (bonnes) ondes. Le pari est réussi.

Aujourd'hui, Miles Kane n'est plus à présenter. L'été dernier, il s'est produit dans la plupart des festivals au Royaume-Uni et en Europe. Cette année, c'est à peu près la même chose : plus de 35 concerts dont 8 en France. L'événement pour les fans, c'est la sortie de son deuxième album en juin 2013, Don't Forget Who You Are. Ses pantalons serrés et sa coupe de cheveux façon Beatles sont de retour. Le premier extrait « Give Up » est un mix entre Kasabian et les Arctic Monkeys, beaucoup plus mature que ses précédents titres. Miles est parvenu à s'affirmer pour partager le rock qu'il aime. La scène britannique le remercie, et nous aussi.