Rencontre entre Mohamed VI et le président malien Ibrahim Boubacar Keïta | Crédits Photo -- REUTERS/Thierry Gouegnon
Conscient de l’enjeu géopolitique représenté par l’Afrique subsaharienne, les dirigeants marocains s’efforcent d’accroître leurs influences dans cette région. Le Maroc dispose de plusieurs intérêts géostratégiques très importants qui le poussent à se rapprocher des pays de l’Afrique subsaharienne. Le Maroc en fait une priorité fondamentale de sa politique étrangère.
Le développement du Maroc, en tant que puissance dominante dans la région subsaharienne, a vocation à concurrencer la rivalité de certains acteurs comme l’Algérie qui a généralement pour ambition d’isoler son voisin de son entourage africain. Le renforcement de la position marocaine en Afrique demeure primordial car susceptible d’offrir au Royaume un dynamisme économique en plus d’un soutien diplomatique important dans les dossiers les plus sensibles, en particulier celui du Sahara.
Le développement du Maroc, en tant que puissance dominante dans la région subsaharienne, a vocation à concurrencer la rivalité de certains acteurs comme l’Algérie qui a généralement pour ambition d’isoler son voisin de son entourage africain. Le renforcement de la position marocaine en Afrique demeure primordial car susceptible d’offrir au Royaume un dynamisme économique en plus d’un soutien diplomatique important dans les dossiers les plus sensibles, en particulier celui du Sahara.
Élargissement de l’influence politique
Le royaume du Maroc s’est retiré de l’Organisation de l’Unité africaine en 1984, bien qu’il en soit à l’origine. Depuis, l’organisation est devenue une Union africaine. Pourtant, le Maroc a toujours maintenu des relations bilatérales très profondes avec les pays d’Afrique subsaharienne pour éviter son isolement et céder le terrain à son voisin algérien. Ce rapprochement diplomatique bilatéral constitue le socle sur lequel s’appuie la nouvelle stratégie marocaine pour la reconquête de l’Afrique subsaharienne.
Les relations profondes avec plus de 40 pays en Afrique restent le point fort de sa politique. L’augmentation considérable du nombre des représentations diplomatiques en Afrique subsaharienne a fait en sorte que « le drapeau marocain soit présent partout en Afrique ».
Renforcement de la présence politique et diplomatique se conjugue avec la multiplication des visites officielles des responsables marocains et vice-versa en Afrique subsaharienne. Pour exemple, le souverain marocain a effectué de nombreuses tournées africaines entre 2000 et 2013 qui l’ont mené à se rendre dans plus de 12 pays subsahariens, comme récemment au Mali.
L’accroissement de l’influence politique du Maroc va de paire avec la confiance des pays subsahariens. Le Maroc ne manque pas de défendre la cause africaine, soit directement en participant aux multiples opérations de maintien de la paix en Afrique, comme en Côte d’Ivoire, soit indirectement en plaidant, dans tous les Sommets internationaux, pour le développement humain et social des pays de la région subsaharienne. Pari réussi, puisque le Maroc a été élu pour représenter l’Afrique au Conseil de Sécurité (2011-2013). L’approfondissement de la coopération Maroc-Afrique subsaharienne se traduit aujourd’hui par la multiplication des commissions mixtes chargées de renforcer le cadre stratégique et politique entre le Maroc et la majorité des pays d’Afrique subsaharienne.
Le Maroc tente d’appuyer sa politique africaine par la diplomatie culturelle. Toujours dans le but d’accroire son ascendant, le royaume espère exploiter ses liens religieux avec plusieurs pays du sud du Sahara. En mai 2013, la ville de Rabat a organisé journée africaine. À cette occasion, une rue baptisée « Unité africaine » fut inaugurée dans la capitale marocaine et des conférences traitant des relations Afrique-Maroc furent aussi organisées.
Les relations profondes avec plus de 40 pays en Afrique restent le point fort de sa politique. L’augmentation considérable du nombre des représentations diplomatiques en Afrique subsaharienne a fait en sorte que « le drapeau marocain soit présent partout en Afrique ».
Renforcement de la présence politique et diplomatique se conjugue avec la multiplication des visites officielles des responsables marocains et vice-versa en Afrique subsaharienne. Pour exemple, le souverain marocain a effectué de nombreuses tournées africaines entre 2000 et 2013 qui l’ont mené à se rendre dans plus de 12 pays subsahariens, comme récemment au Mali.
L’accroissement de l’influence politique du Maroc va de paire avec la confiance des pays subsahariens. Le Maroc ne manque pas de défendre la cause africaine, soit directement en participant aux multiples opérations de maintien de la paix en Afrique, comme en Côte d’Ivoire, soit indirectement en plaidant, dans tous les Sommets internationaux, pour le développement humain et social des pays de la région subsaharienne. Pari réussi, puisque le Maroc a été élu pour représenter l’Afrique au Conseil de Sécurité (2011-2013). L’approfondissement de la coopération Maroc-Afrique subsaharienne se traduit aujourd’hui par la multiplication des commissions mixtes chargées de renforcer le cadre stratégique et politique entre le Maroc et la majorité des pays d’Afrique subsaharienne.
Le Maroc tente d’appuyer sa politique africaine par la diplomatie culturelle. Toujours dans le but d’accroire son ascendant, le royaume espère exploiter ses liens religieux avec plusieurs pays du sud du Sahara. En mai 2013, la ville de Rabat a organisé journée africaine. À cette occasion, une rue baptisée « Unité africaine » fut inaugurée dans la capitale marocaine et des conférences traitant des relations Afrique-Maroc furent aussi organisées.
Renforcement de la présence économique
Dépourvu de la carte pétrolière, le Maroc s’appuie sur la diplomatie économique en plaidant pour une coopération sud-sud. Le souverain marocain a pris l’initiative d’annuler les dettes des pays très pauvres d’Afrique. Cette décision n’était que le début d’une longue stratégie économique du Maroc le conduisant à se repositionner convenablement sur la scène africaine. C’est à travers des projets de développement humain et social que le Maroc s’inscrit pour renforcer sa présence économique dans toute la région subsaharienne. La participation du secteur privé constitue aussi un atout important en faveur de la politique marocaine. Plusieurs entreprises marocaines publiques ou privées se sont implantées en Afrique subsaharienne pour investir dans des secteurs susceptibles de favoriser la croissance des pays de la région. Sont visés le secteur bancaire (Attijari wafabank présente au Sénégal et au Mali), le secteur financier (CDG, Groupe Achaabi présente en Côte d’Ivoire, Mali, Guinée) ou même le secteur des télécommunications (Maroc Télécom qui contrôle des sociétés de communication du Sénégal, Mali et Burkina Faso).
La société OCP a apporté son expertise et son expérience en matière agroalimentaire pour promouvoir la sécurité alimentaire dans cette zone. Ajouter à cela, l’exportation du modèle de l’énergie renouvelable qui constitue une innovation importante dont les retombées seront positives pour les pays qui souffrent de coupure d’électricité et d’eau de manière très fréquente.
La diplomatie économique offensive menée par le Maroc semble porter ses fruits, avec des chiffres à l’appui. Les échanges commerciaux entre les différentes parties sont passés de 11,7 milliards de DH en 2010 pour atteindre plus de 16 milliards de DH à la fin de l’année 2012. Et, les experts s’attendent à une augmentation considérable des échanges à la fin de l’année 2013. Une situation qui permettra sans doute au Maroc de préserver ses intérêts politiques et stratégiques, principalement en ce qui concerne l’affaire du Sahara.
Il apparaît évident que l’Afrique subsaharienne constitue un enjeu majeur pour la diplomatie marocaine. Le rapprochement semble pouvoir se faire sans irriter les rivaux qui auront sans doute tendance à contrecarrer la montée de l’influence marocaine dans cette région. Un nouveau défi à relever pour le Maroc.
Read this article in English
La société OCP a apporté son expertise et son expérience en matière agroalimentaire pour promouvoir la sécurité alimentaire dans cette zone. Ajouter à cela, l’exportation du modèle de l’énergie renouvelable qui constitue une innovation importante dont les retombées seront positives pour les pays qui souffrent de coupure d’électricité et d’eau de manière très fréquente.
La diplomatie économique offensive menée par le Maroc semble porter ses fruits, avec des chiffres à l’appui. Les échanges commerciaux entre les différentes parties sont passés de 11,7 milliards de DH en 2010 pour atteindre plus de 16 milliards de DH à la fin de l’année 2012. Et, les experts s’attendent à une augmentation considérable des échanges à la fin de l’année 2013. Une situation qui permettra sans doute au Maroc de préserver ses intérêts politiques et stratégiques, principalement en ce qui concerne l’affaire du Sahara.
Il apparaît évident que l’Afrique subsaharienne constitue un enjeu majeur pour la diplomatie marocaine. Le rapprochement semble pouvoir se faire sans irriter les rivaux qui auront sans doute tendance à contrecarrer la montée de l’influence marocaine dans cette région. Un nouveau défi à relever pour le Maroc.
Read this article in English