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"Freiheit stirbt mit Sicherheit"(la liberté meurt avec la sécurité). C’est ce qu’affirment certains militants berlinois opposés à la vidéosurveillance. Ils ont lancé "Cam over", un jeu IRL (in real life) qui consiste à détruire les caméras de l’espace public. Concept immature ou véritable acte militant ?
Les règles du jeu
Le mouvement a diffusé sur Internet une vidéo de présentation (http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=9GCsd2TJKjQ). Sur une bande-son électro, des activistes taguent le mot "camover" suivi du "A" anarchiste dans une rame de métro. Pas de commentaire : l’action est supposée se suffire à elle-même.
Principalement issus d’une population marginalisée, chômeurs, SDF ou squatteurs, les participants doivent choisir un nom mariant terminologie militaire (brigade, commando) et personnage historique. La destruction de caméra rapporte des points. Des bonus sont attribués si la méthode est originale et si les actions sont documentées. Le site prodigue même des conseils pour endommager les systèmes de vidéosurveillance de manière efficace.
Le militant Michael Ebeling se dit réticent à l’idée d’une telle action violente. Il préfère se déguiser en caméra géante et suivre les passants sans dire un mot. Dans son dos, on peut lire : "Existe-t-il un droit d’être tranquille ?" Une initiative moins facilement qualifiée de vandalisme.
Un jeu politique
Une lutte sérieuse se cache derrière l’esprit potache de "Cam over". Le but est de s’opposer à la présence de l’Etat, perçu comme un Big Brother omniprésent. Les activistes considèrent que la vidéosurveillance discrimine un certain type de population ou de comportements, principalement les jeunes.
"Cam over" prendra fin le 16 février, début du Congrès européen de la police (Europol) qui se tiendra à Berlin jusqu’au 19 février. Une manifestation est prévue le même jour. Le gagnant du jeu pourra défiler en première ligne, mais devra prendre garde aux caméras dérobées qui seront jetées ce jour-là sur les policiers.
"Cam over" est lancé alors même que l’Allemagne s’interroge sur sa politique de sécurité, deux mois après un attentat à la bombe avorté en gare de Bonn. Les caméras de la compagnie ferroviaire n’avaient pas permis d’identifier le poseur de bombe. C’est seulement grâce aux images d’un fast-food qu’il a finalement pu être intercepté. Le ministre de l’Intérieur, Hans-Peter Friedrich appelle depuis à un renforcement du système de vidéosurveillance...