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Comme l’indique son nom, le Cap est une zone de passage. Situé à l’extrémité du sud du continent africain, il offre un moyen de ravitaillement aux bateaux qui souhaitent continuer leur périple vers l’Asie, l’Europe ou les autres ports africains. Qui plus est, la région du Cap se compose d’un climat agréable. L’eau y est abondante, en raison des montages qui composent le paysage, ce qui a permit aux premiers colons néerlandais de s’implanter sans difficulté et d’y travailler la terre pour ensuite vendre les récoltes. La région offre un climat, des paysages et surtout des ressources, minières comme agricoles, que le reste de l’Afrique du Sud lui envie sans conteste. C’est sans doute la raison pour laquelle cet espace est singulier, presque coupé du reste du territoire national et même du monde.
Les Hollandais ne furent pas les seuls à s’implanter. Les Afrikans, leurs descendants directs, disposent d’universités et pratiquent une variante du néerlandais. Bien que nombreux, ces derniers doivent partager le Cap avec les anglophones, descendants des colons anglais qui ont occupé le pays après la chute de l’empire hollandais. Conséquence de l’esclavage, les Africains, natifs ou migrants d’autres pays, représentent une large partie de la population. Ces derniers parlent le xhosa, langue de plus en plus représentée dans les médias et, vivent le plus souvent dans des conditions plus précaires que les deux autres populations.
Dans l’ensemble, le Cap est une région de mixité ethnique et culturelle, avec un héritage colonial qui a su être préservé. On y retrouve les meilleures infrastructures du continent africain avec des axes routiers modernes, des ports et un réseau ferroviaire développé, sans oublier des universités, renommées à l’échelle internationale, quasi-oubliées par le reste du monde occidental.
Il semble difficile de décrire la région du Cap. Située en Afrique mais de culture européenne, avec une population mixte et caucasienne importante, on éprouve quelques difficultés à dire si la région est plus « africaine » qu’ « occidentale », voire possiblement les deux en même temps. Cette difficulté de catégorisation se retrouve sur le plan économique.
Les Hollandais ne furent pas les seuls à s’implanter. Les Afrikans, leurs descendants directs, disposent d’universités et pratiquent une variante du néerlandais. Bien que nombreux, ces derniers doivent partager le Cap avec les anglophones, descendants des colons anglais qui ont occupé le pays après la chute de l’empire hollandais. Conséquence de l’esclavage, les Africains, natifs ou migrants d’autres pays, représentent une large partie de la population. Ces derniers parlent le xhosa, langue de plus en plus représentée dans les médias et, vivent le plus souvent dans des conditions plus précaires que les deux autres populations.
Dans l’ensemble, le Cap est une région de mixité ethnique et culturelle, avec un héritage colonial qui a su être préservé. On y retrouve les meilleures infrastructures du continent africain avec des axes routiers modernes, des ports et un réseau ferroviaire développé, sans oublier des universités, renommées à l’échelle internationale, quasi-oubliées par le reste du monde occidental.
Il semble difficile de décrire la région du Cap. Située en Afrique mais de culture européenne, avec une population mixte et caucasienne importante, on éprouve quelques difficultés à dire si la région est plus « africaine » qu’ « occidentale », voire possiblement les deux en même temps. Cette difficulté de catégorisation se retrouve sur le plan économique.
Du luxueux Victoria & Alfred Waterfront au township de Khayelitsha
Assez paradoxalement, l’Afrique du Sud est souvent classée comme « pays en voie de développement ». Ce constat est motivé par les statistiques qui parviennent, chaque année, dans les bureaux des grandes organisations internationales qui sont bien loin de l’hémisphère sud. Si la classification semble cohérente au vue des statistiques, elle n’en reste pas moins partielle et détachée de la réalité sur le terrain.
Contrairement à la Chine continentale ou au Brésil, l’Afrique du Sud dispose déjà d’une population qui vit avec les plus hauts standards. Les Afrikaners disposent de maisons en bord de plage ou dans des estates, souvent inabordables et ce, même pour les Occidentaux.
Les beaux jours d’été sont également le moment idéal pour se balader en ville. Le Victoria & Alfred Waterfront de Cape Town, situé en bord de mer, dispose d’une vue magnifique sur les montagnes et propose aux touristes une gamme de produits de luxe impressionnante. L’opulence n’est pas sans rappeler que l’actuel PDG du groupe Richemont (qui contrôle, entre autres, Cartier et Mont-Blanc), vient lui-même du Cap. Une réussite mondiale du groupe qui remonte à 1988, date de séparation entre les actifs étrangers et sud-africains, seule solution pour pouvoir échapper aux sanctions de la communauté internationale face à l’apartheid.
Rassurez-vous, Waterfront n’est qu’un exemple de la richesse du pays. Le Cap regorge de bâtiments coloniaux plus colorés les uns que les autres, une histoire riche que la ville a su préserver et mettre en avant. Le pays propose des activités rares : plongée en compagnie des requins et même la possibilité de faire un cours de pilotage sur un avion de chasse. Autant dire que le Cap est surprenant et dégage un charme fou, dispose de spécialités locales et d’une population amicale.
Mais la meilleure partie de la journée reste à venir. Le Cap est une région viticole. Les Français huguenots y ont exporté l’art français de la viticulture après la révocation de l’Édit de Nantes. Le climat se prête assez bien à cette pratique et il n’est pas rare de voir des vignobles à perte de vue, côtoyant des maisons dans un style plus néerlandais et des restaurants où il est possible de déguster un bon verre de vin rouge.
Pour être sincère, les townships que l’on peut apercevoir au loin ne semblent choquer que quelques européens. Les habitants du Cap sont familiers avec le principe du township. Pour eux, Khayelitsha n’est rien de plus qu’un autre township. Les 450 000 âmes qui le composent sont avant tout des pauvres et des migrants, qui ne pourront jamais accéder aux universités du pays (en moyenne à 15 000 euros / an et les bourses sont peu nombreuses) et s’entassent, année après année.
Contrairement à la Chine continentale ou au Brésil, l’Afrique du Sud dispose déjà d’une population qui vit avec les plus hauts standards. Les Afrikaners disposent de maisons en bord de plage ou dans des estates, souvent inabordables et ce, même pour les Occidentaux.
Les beaux jours d’été sont également le moment idéal pour se balader en ville. Le Victoria & Alfred Waterfront de Cape Town, situé en bord de mer, dispose d’une vue magnifique sur les montagnes et propose aux touristes une gamme de produits de luxe impressionnante. L’opulence n’est pas sans rappeler que l’actuel PDG du groupe Richemont (qui contrôle, entre autres, Cartier et Mont-Blanc), vient lui-même du Cap. Une réussite mondiale du groupe qui remonte à 1988, date de séparation entre les actifs étrangers et sud-africains, seule solution pour pouvoir échapper aux sanctions de la communauté internationale face à l’apartheid.
Rassurez-vous, Waterfront n’est qu’un exemple de la richesse du pays. Le Cap regorge de bâtiments coloniaux plus colorés les uns que les autres, une histoire riche que la ville a su préserver et mettre en avant. Le pays propose des activités rares : plongée en compagnie des requins et même la possibilité de faire un cours de pilotage sur un avion de chasse. Autant dire que le Cap est surprenant et dégage un charme fou, dispose de spécialités locales et d’une population amicale.
Mais la meilleure partie de la journée reste à venir. Le Cap est une région viticole. Les Français huguenots y ont exporté l’art français de la viticulture après la révocation de l’Édit de Nantes. Le climat se prête assez bien à cette pratique et il n’est pas rare de voir des vignobles à perte de vue, côtoyant des maisons dans un style plus néerlandais et des restaurants où il est possible de déguster un bon verre de vin rouge.
Pour être sincère, les townships que l’on peut apercevoir au loin ne semblent choquer que quelques européens. Les habitants du Cap sont familiers avec le principe du township. Pour eux, Khayelitsha n’est rien de plus qu’un autre township. Les 450 000 âmes qui le composent sont avant tout des pauvres et des migrants, qui ne pourront jamais accéder aux universités du pays (en moyenne à 15 000 euros / an et les bourses sont peu nombreuses) et s’entassent, année après année.
Le Victoria & Alfred Waterfront | Crédits photo -- Linda Garrison
Ce qui répugne certains Européens ne semble pas choquer le moins du monde leurs lointains cousins du Cap. Au contraire, c’est une aubaine que d’avoir une main d’œuvre cheap. D’ailleurs, à entendre les Sud-Africains, les « noirs » en demandent trop. Le gouvernement tente de construire des maisons pour ces derniers, afin d’endiguer la misère, tente de distribuer de l’électricité dans les townships. Les blancs préféreraient voir le budget de la police augmenter et, naturellement, plus d’investissements dans les routes du pays. C’est avec bien peu d’état d’âme que ces derniers menacent, fréquemment, le gouvernement de quitter le pays. La majorité dispose d’un jardinier, une femme de ménage et d’aides à domicile. L’apartheid a beau être loin, il reste étonnant de voir un serveur par client dans les restaurants et encore plus de ne jamais avoir à descendre de sa voiture pour faire le plein d’essence.
De manière plus intéressante, les Afrikans vous diront qu’il faut donner un emploi aux « noirs ». Ce constat se tient, les habitants du township ayant véritablement besoin d’un travail. En revanche, les même Afrikans se refusent à « trop » donner. Certains disent même qu’il existe des townships pour « blanc » et que la politique du gouvernement actuel n’est d’aucune pertinence pour eux comme pour les plus pauvres.
L’Afrique du Sud est à se représenter à l’image du Cap, comme une région où l’on retrouve une population déjà développée qui cohabite avec une autre, clairement sous-développée, côte à côte, dans un même espace.
De manière plus intéressante, les Afrikans vous diront qu’il faut donner un emploi aux « noirs ». Ce constat se tient, les habitants du township ayant véritablement besoin d’un travail. En revanche, les même Afrikans se refusent à « trop » donner. Certains disent même qu’il existe des townships pour « blanc » et que la politique du gouvernement actuel n’est d’aucune pertinence pour eux comme pour les plus pauvres.
L’Afrique du Sud est à se représenter à l’image du Cap, comme une région où l’on retrouve une population déjà développée qui cohabite avec une autre, clairement sous-développée, côte à côte, dans un même espace.
Un gouvernement impuissant face à la criminalité
Ces différences de richesses ne sont pas sans conséquences sur la vie des habitants, surtout depuis la fin de l’apartheid. Nombre de personnes se rappellent l’affaire Pistorius, le célèbre coureur handicapé sud-africain, accusé d’avoir tué sa petite amie, qui avait plaidé la confusion entre celle-ci et un voleur tentant de s’introduire chez lui. Pour nombre d’Européens, cet argument n’avait presque aucun sens. Celui–ci semble avoir plus de poids dans le contexte sud-africain.
Comme dit précédemment, l’Afrique du Sud, mais plus spécifiquement le Cap, connaît un taux de criminalité élevé. Cette situation s’explique en raison de la concentration des richesses chez les Afrikans et de l’hyper pauvreté chez les populations noires. Un délit ou un crime peut souvent apparaître comme une solution de facilité.
La situation est d’autant plus critique que la police, en raison de la taille du territoire, ne patrouille que rarement hors des villes et rarement la nuit. Cette dernière est débordée la majorité du temps, dispose d’une mauvaise formation et d’un équipement militaire pour dissuader les émeutes plus que pour protéger la population. Avec une moyenne annuelle de 100 officiers assassinés, la police sud-africaine préfère se cantonner au contrôle des voitures plus qu’à l’intervention. En conséquence, les seuls à pouvoir assurer la sécurité sont les groupes privés, qui patrouillent le soir dans les rues.
Face à l’insécurité, les habitants du Cap ont adopté un étrange mode de vie. Les déplacements de jour peuvent se faire à pied ou à vélo mais le soir, vers 18h, sauf dans les quartiers plus chics, la voiture est le seul moyen de transport. Une sorte de couvre-feu naturel, les gens restent entre eux. Le Cap est une des rares régions du monde où l’on peut voir des murs avec des fils électriques, des bouts de verre, et autres moyens, l’objectif n’étant pas de dissuader les voleurs, mais de les retarder ! En effet, depuis qu’une nouvelle loi interdit l’usage d’un courant électrique pouvant tuer une personne, la tension n’est plus assez puissante pour que les habitants n’envisagent pas l’achat d’une arme à feu. Un contexte particulier qui amène certains magasins et bars à demander aux clients de laisser les armes à feu à l’entrée.
Comme dit précédemment, l’Afrique du Sud, mais plus spécifiquement le Cap, connaît un taux de criminalité élevé. Cette situation s’explique en raison de la concentration des richesses chez les Afrikans et de l’hyper pauvreté chez les populations noires. Un délit ou un crime peut souvent apparaître comme une solution de facilité.
La situation est d’autant plus critique que la police, en raison de la taille du territoire, ne patrouille que rarement hors des villes et rarement la nuit. Cette dernière est débordée la majorité du temps, dispose d’une mauvaise formation et d’un équipement militaire pour dissuader les émeutes plus que pour protéger la population. Avec une moyenne annuelle de 100 officiers assassinés, la police sud-africaine préfère se cantonner au contrôle des voitures plus qu’à l’intervention. En conséquence, les seuls à pouvoir assurer la sécurité sont les groupes privés, qui patrouillent le soir dans les rues.
Face à l’insécurité, les habitants du Cap ont adopté un étrange mode de vie. Les déplacements de jour peuvent se faire à pied ou à vélo mais le soir, vers 18h, sauf dans les quartiers plus chics, la voiture est le seul moyen de transport. Une sorte de couvre-feu naturel, les gens restent entre eux. Le Cap est une des rares régions du monde où l’on peut voir des murs avec des fils électriques, des bouts de verre, et autres moyens, l’objectif n’étant pas de dissuader les voleurs, mais de les retarder ! En effet, depuis qu’une nouvelle loi interdit l’usage d’un courant électrique pouvant tuer une personne, la tension n’est plus assez puissante pour que les habitants n’envisagent pas l’achat d’une arme à feu. Un contexte particulier qui amène certains magasins et bars à demander aux clients de laisser les armes à feu à l’entrée.
Le Cap est une région où fleurissent les golf-estates. Les habitants vivent dans une communauté, fermée de l’extérieur, entourée par des murs avec des caméras et barbelés électriques, ce qui leur permet de ne plus avoir de murs autour de leur maison mais un mur collectif. Les gens peuvent ainsi évoluer dans ce que certains appelleraient un « enclos » et se promener sans risque après une heure avancée. Progressivement, ces estates se sont mis à proposer des activités en intérieur, au point qu’on peut y résider et y vivre, coupé du monde mais en sécurité, les seules personnes ayant le droit de passer le portail de sécurité étant les clients et les amis de la famille.
C’est dans ce contexte que la défense de M. Pistorius prend plus de sens. Chaque année, on assiste à des meurtres pour une somme dérisoire. La situation semble loin de pouvoir s’améliorer, sans probablement être en passe de diminuer, la population des townships n’a de cesse de s’agrandir alors que la natalité des afrikans est en berne. Le gouvernement semble ne pas disposer des ressources et doit faire face à l’afflux de migrants venus du nord de qui s’entassent dans les townships et tentent l’aventure au Cap, région la plus au sud et la plus riche de tout le continent africain.
C’est dans ce contexte que la défense de M. Pistorius prend plus de sens. Chaque année, on assiste à des meurtres pour une somme dérisoire. La situation semble loin de pouvoir s’améliorer, sans probablement être en passe de diminuer, la population des townships n’a de cesse de s’agrandir alors que la natalité des afrikans est en berne. Le gouvernement semble ne pas disposer des ressources et doit faire face à l’afflux de migrants venus du nord de qui s’entassent dans les townships et tentent l’aventure au Cap, région la plus au sud et la plus riche de tout le continent africain.