La V.O. une Version Obligatoire

9 Décembre 2012


Une proposition de loi concernant l’application de la version originale (V.O) dans les séries TV a été soumise au Parlement il y a déjà plus d’un mois. Le Journal international se penche sur cette question de société qui divise la génération d’après-guerre et la génération Y.


Ce problème débute dans les années 20 avec le passage du muet au parlant : c’est le début de la traduction audiovisuelle. Dans le cinéma muet, les gestes et la musique avaient un rôle primordial dans la compréhension de la scène. Puis arrivent des cartons imprimés, rajoutés après chaque scène ; ces cartons sont traduits dans chaque langue de diffusion. Plus le cinéma muet prend de l’ampleur et plus ces cartons sont nombreux. 

L’arrivée du cinéma parlant va alors poser le problème de la transmission sonore à des spectateurs qui ne connaissent pas la langue.

Dans les années 30 les premiers westerns américains parlant résolvent ce problème rapidement puisque le réalisateur décide de tourner le film en une multitude de langues pour en assurer la diffusion. Il change alors d’acteur en fonction du pays de distribution. Cette méthode ne fonctionne pas longtemps car elle est trop couteuse et demande un fort investissement en termes de temps. Il faudra attendre l’après-Seconde Guerre mondiale pour voir arriver concrètement le doublage et le sous titrage.

Dernièrement, le député UMP, Denis Jacquat, a déposé une proposition de loi pour obliger les chaînes de télévision à proposer systématiquement la version originale sous-titrée des films et autres fictions qu'elles diffusent sur le câble ou par ADSL. Il est vrai que la France est le trublion européen ; de nombreux pays ont déjà appliqué cette méthode afin de faciliter l’apprentissage d'une seconde langue vivante au quotidien. Mais les Français partent du principe que la télévision ou le cinéma sont des moyens de se divertir et non des outils pédagogiques. 

Par définition, la télévision et le cinéma sont bien des moyens de divertissement et de communication. Cependant la mise en application de cette loi pourrait permettre à tout à chacun de décider personnellement s’il souhaite regarder tel programme en VO ou non. Sur ce point, les cinémas sont plus avance : de plus en plus ils proposent différentes versions des films (VOST -version originale sous-titrée- ou VO mais également des films en VF -version française). De ce fait tout le monde y trouve son compte. Les séries télévisées pourraient aussi être diffusées en VO soit sur une chaine parallèle ou via une manipulation du menu de transmission par internet.

L'objectif serait de donner la liberté de choisir sa version.  Mais les enjeux autour du projet de loi sont importants : le risque est fort de voir apparaître au sein d'un même foyer un conflit générationnel. Les jeunes générations, de plus en plus sensibilisées à l'importance des langues étrangères, pourraient privilégier davantage la VO, face à leurs parents et grands-parents. 

Le sous-titrage pourrait être un bon compromis pour satisfaire toutes les générations. 

Ce débat télévisuel relance  la question de l'apprentissage des langues à l'école. L'absence de VOST ou VO n’est pas la cause principale du mauvais niveau de langue des jeunes; c'est plutôt le système éducatif qui doit être questionné et refondé. 



Rédacteur (étudiant en licence de science politique). Jeune aspirant au développement du… En savoir plus sur cet auteur