Crédit AFP
L'économie de l'Ecosse a toujours eu une relation étroite avec celle de l'Angleterre, son lien avec l'Empire britannique lui permettant alors d'exporter sa production à travers le monde. L'Ecosse était donc considéré comme une plaque tournante de l'économie mondiale de par son importance dans les domaines de la construction navale, de l'industrie minière ou encore de la sidérurgie.
Mais les grandes industries ayant fait sa renommée déclinèrent et un taux de chômage alors très élevé fit son apparition. Par exemple, « en juin 1923, 38 531 ouvriers qualifiés soit 53,7% des travailleurs assurés sont sans travail dans les chantiers navals d’Ecosse ». Nous sommes en 1918 et l'Ecosse connaît une période difficile.
Mais les grandes industries ayant fait sa renommée déclinèrent et un taux de chômage alors très élevé fit son apparition. Par exemple, « en juin 1923, 38 531 ouvriers qualifiés soit 53,7% des travailleurs assurés sont sans travail dans les chantiers navals d’Ecosse ». Nous sommes en 1918 et l'Ecosse connaît une période difficile.
Dans la deuxième partie du XXème siècle, on observe alors une importante émigration en direction du Royaume-Uni. Une enquête réalisée en 1961 sur les problèmes régionaux en Grande-Bretagne pointera même du doigt cette importante perte migratoire écossaise. Les années 60/70 sont donc pour l'Ecosse une période de crise économique, liée à un déclin considérable des activités traditionnelles.
Est alors mis en place par le gouvernement un programme de développement sélectif en Ecosse centrale dans le but de réduire l'émigration écossaise. Ce programme passera par la création de nouveaux emplois et par d'importants investissements publics dans le but de redynamiser la région. Comme l'énonce Claude Chaline dans son ouvrage Notes sur l'économie écossaise, « le gouvernement accorde des subventions atteignant 40 % des investissements, à toute nouvelle entreprise industrielle se fixant en Ecosse, la région d'Edimbourg exceptée ».
Est alors mis en place par le gouvernement un programme de développement sélectif en Ecosse centrale dans le but de réduire l'émigration écossaise. Ce programme passera par la création de nouveaux emplois et par d'importants investissements publics dans le but de redynamiser la région. Comme l'énonce Claude Chaline dans son ouvrage Notes sur l'économie écossaise, « le gouvernement accorde des subventions atteignant 40 % des investissements, à toute nouvelle entreprise industrielle se fixant en Ecosse, la région d'Edimbourg exceptée ».
Dans les années 80, l'Ecosse connaît alors une véritable mutation de son économie grâce à une dominance des énergies renouvelables, des technologies, des services mais également par la découverte du pétrole en mer du Nord dans les années 70. Cette période voit enfin le développement de la Silicon Glen, la Silicon Valley écossaise se situant entre Glasgow et Edimbourg et accueillant de nombreuses entreprises technologiques venues s'implanter.
Crédit Pierre Lecornu
Un renouveau économique cachant une instabilité financière
Comme expliqué auparavant, le XXème siècle n'a été qu'une succession de crises économiques pour l'Ecosse, entraînant alors une intervention particulière d'une part du gouvernement britannique mais aussi de l'Union européenne via la Politique agricole commune en 1962. En 2012, l'Ecosse fait partie des pays les plus riches d'Europe, son PIB par habitant étant supérieur à celui de la France et de la Grande-Bretagne, en partie grâce à l'importance du pétrole.
En 2010, le PIB écossais se chiffrait à 173 milliards d'euros, un montant comparable à celui d'Etats tels que le Portugal ou le Pakistan, tout en bénéficiant d'un taux de chômage inférieur à celui du Royaume-Uni. L'indépendance apporterait à l'Ecosse une marge de manoeuvre économique plus importante, un tant soit peu que les Ecossais se mettent d'accord sur la politique économique à suivre : à titre d'exemple, le SNP (Scottish National Party) souhaite nationaliser bon nombre de services publics tout en conservant la livre sterling, ce qui serait préférable pour les deux camps : pour Londres, cela éviterait une dévaluation de la monnaie. Pour l'Ecosse, cela leur permettrait de garder une monnaie forte, même si cela induit d'être dépendant de la Banque d'Angleterre.
Il est évident qu'en cas d'indépendance le Royaume-Uni resterait le partenaire économique privilégié. Un problème subsiste toutefois : quid du pétrole ? Les opposants à l'indépendance mettent en exergue la diminution des ressources pétrolières de la région tandis que les indépendantistes se basent plutôt sur une économie tournant le dos au pétrole.
L'Ecosse, un Espagne sans soleil ?
Paul Krugman, économiste américain, appelle les Ecossais à la prudence, et même à la peur. Dans sa tribune du New-York Times, il explique que la jonction monnaie commune-indépendance politique serait catastrophique et vouée à l'échec.
Un universitaire écossais à la retraite, Andrew Hunter, nous explique pourtant qu'en cas de « oui » au referendum, la seule solution est de garder la livre pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'intégrer la zone euro est exclu d'office, en raison de la crise actuelle. De plus, émettre une nouvelle monnaie est considéré comme trop risqué et trop coûteux. Comme dit précédemment, garder la livre sterling serait plus confortable pour Westminster comme pour l'Ecosse.
Alex Salmond, chef de file du SNP, est persuadé que Londres leur feront une proposition dans ce sens pour éviter toute déstabilisation pouvant causer une crise dans la City. Autre partisan de poids, Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie en 2001 est lui aussi favorable à une union monétaire entre l'Angleterre et le pays du chardon.
Le futur de l'économie écossaise est donc au centre des débats concernant le référendum du 18 septembre. Celle-ci surmontera-t-elle le défi indépendantiste ?
Merci à Alice Quistrebert et Margot Bauche pour leur contribution.
Merci à Alice Quistrebert et Margot Bauche pour leur contribution.