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Organisé par le Parlement Européen et le European Youth Forum, organisation parapluie des organisations jeunesse européennes, le European Youth Event a, donc, accueilli pendant 3 jours 5000 jeunes de 16 à 30 ans de toute l'Europe, issus de délégations nationales ou régionales, de sections jeunes de partis politiques nationaux, membres des ONG présentes ou encore, invités par le Parlement Européen. Les débats et activités s'articulaient autour de cinq problématiques à la fois politiques, sociales et culturelles : chômage des jeunes, révolution numérique, futur de l'Europe, développement durable et valeurs européennes.
Alors que la majeure partie des discussions avaient lieu au sein du Parlement Européen, le YO Village, installé sur le parvis accueillait une trentaine de stands d'organisations jeunesse, allant des conseils nationaux de la jeunesse, aux réseaux de jeunes européens comme AEGEE/ European Students' Forum, ESN/ European Students' Network, en passant par des iniatives plus précises comme TernYpe/ International Roma Youth Network, GovFace, plateforme mené par des jeunes européens pour installer une plus grande transparence et un plus grand dialogue entre les parlementaires européens et leurs citoyens ou encore, la League of Young Voters, initiative politiquement neutre visant à mettre en lumière les préoccupations et les attentes des jeunes à l’approche des élections européennes. Des activités culturelles, sportives et citoyennes invitaient tous les participants à animer ce European Youth Event de tout leur dynamisme.
Des initiatives concrètes
A l'extérieur de l'enceinte du Parlement Européen, plusieurs organisations internationales tentaient de démocratiser leurs rôles à travers des initiatives plus concrètes comme les campagnes "Youth. Love. Future" du European Youth Forum pour une meilleure prise en compte des politiques jeunesse ou celle du Conseil de l'Europe, "No Hate Speech" contre le discours de haine. Ils faisaient face à deux chapiteaux où se déroulaient d'autres discussions plus ciblées et également, une Living Library, un concept nordique où le livre est l'Homme racontant son histoire.
L'évènement EYE 2014 organisé par le European Youth Forum et le Parlement Européen était couvert par le European Youth Press, réseau européen de jeunes professionnelles des médias. 120 jeunes journalistes européens se sont, alors, fait rapporteurs des différentes sessions thématiques du weekend pour relayer ce qui était ressorti pendant l'évènement au moment de la cérémonie de clôture dans l'hémicycle du Parlement Européen. Du 9 au 11 mai dernier, Strasbourg était, donc, l'épicentre d'une Europe jeune, optimiste et tournée vers le futur. L'Europe de notre génération, celle des 18-30 ans, une génération, prête à débattre et à réinventer les codes pour mieux trouver notre place dans un monde en crise.
"Rassembler des citoyens de tout le continent autour d'un projet commun au-delà des frontières physique et mentales"
Le European Youth Event 2014 était, un peu, à l'image de l'Union européenne, actuellement. Un évènement qui se voulait démocratique, laissant la voix à notre génération, nous, futur de l'Europe, mais qui au final, s'apparentait beaucoup à un gros rassemblement où on s'écoute parler sans vraiment aller en profondeur sur les sujets. Oui, l'idée de rassembler 5000 jeunes de toute l'Europe à Strasbourg est belle et parfaitement illustratrice de ce que l'Europe a pu accomplir de plus beau au cours du siècle dernier, rassembler des citoyens de tout le continent autour d'un projet commun au-delà des frontières physique et mentales.
Oui, ce rassemblement était nécessaire pour rendre visible toutes ces initiatives menés par cette nouvelle génération européenne qui bouge et qui veut s'emparer des enjeux de son ère, loin de l'image que nos média nationaux peuvent donner d'une génération X individualiste et d'une Europe de la crise. Oui, l'initiative du European Youth Forum et du Parlement Européen d'organiser un tel rassemblement est un signal fort dans la perspective d'une certaine démocratisation des institutions en voulant donner ce pouvoir d'agir à notre génération face à un chômage des jeunes qui dépasse les 23,5% dans l'Union Européenne, un futur de l'Europe remis en jeu dans le cadre des élections européennes du 25 mai, un enjeu du développement durable mis de côté faute de crise économique et des valeurs européennes menacées par la montée des nationalismes et extrêmismes en Europe.
Un rassemblement d'europtimistes ?
Malheureusement, nous étions 5000 jeunes européens, mais nous ne représentions qu'une minorité des jeunes de l'Union Européenne, nous n'étions que ce petit club de jeunes citoyens, déjà, activement investies dans la société civile européenne qui s'écoutent, un peu, parler entre europtimistes.
Malheureusement, l’Union Européenne représente 505,7 millions d’habitants et sorti de cette petite bulle d’europtimistes que nous étions, pour ces 500 millions d’électeurs aux élections parlementaires européennes (qui se tiendront du 22 au 25 mai 2014 à travers l’Union Européenne) l’Europe reste, encore, beaucoup trop loin. Un profond manque d’informations et de communication des institutions auprès de leurs citoyens et un consensus médiatique pour ériger Bruxelles en tête de turc de tous les dysfonctionnements possibles au niveau national laisse un goût amer à de nombreux citoyens tentés par l’absentéisme ou le vote sanction.
Or, les avancées de ce qui est, aujourd’hui, l’Union Européenne avec tous les dysfonctionnements qu’elle peut avoir en étant une oeuvre de l’Homme, ne sont pas à prendre comme des acquis. Si le projet européen est, actuellement, menacé par la montée des nationalismes et par un profond repli sur soi dù à la crise, il ne faut en aucun cas oublier le chemin qui a été parcouru depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à l’Europe que connait notre génération. Une Europe de la paix, une Europe de la liberté de circulation, une Europe de la monnaie commune, une Europe qui n’est pas parfaite, qui fait face à la crise mais qu’il tient à nous, jeune génération, d’investir et de réinventer en ne tachant de ne pas laisser passer la chance de faire entendre nos voix aux élections européennes.