Un réformisme en demi-teinte
Car malgré le statut de président du pays élu au suffrage universel dont Rohani jouit, l’Iran est avant d’être une démocratie une théocratie, où le président de la République n’est que le deuxième personnage de l’Etat. Il n’est chargé que de la gestion des affaires courantes dans les domaines économiques et sociaux, et comme tout iranien et toute assemblée élue, il est soumis à la tutelle du Guide, Ali Khamenei, qui est l’autorité suprême ayant le contrôle absolu sur les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Derrière ces réformes, des objectifs politiques et économiques
Alors que le dialogue était difficile et coupé sous la présidence d’Ahmadinejad, l’Iran joue la carte de la négociation, et accepte de négocier sur le nucléaire, dossier sensible depuis le début des années 2000. L’Union européenne a suspendu début 2014 une série de sanctions économiques contre le pays, et les investisseurs, parmi lesquels ceux de l’industrie française de l’automobile, cherchent à conquérir le marché iranien.
L'Iran, nouvel allié des Etats-Unis ?
Mais jouant la prudence, les Etats-Unis refusent de parler d’un rétablissement officiel des relations diplomatiques entre les deux pays. Certains conservateurs américains restent de plus méfiants quant aux véritables volontés de l’Iran, et l’administration américaine souhaite rassurer ses alliés israéliens et saoudiens.
Reste des différends majeurs entre les deux pays sur le nucléaire iranien. Alors que le sixième round des négociations avec cinq autres pays, l'Allemagne, la France, la Chine, le Royaume-Uni, et la Russie, se déroule en ce moment-même en Autriche, Téhéran et Washington ont confessé leur échec à trouver une position commune. L’Iran estime par l’intermédiaire de Khamenei qu’elle a besoin de 190 000 centrifugeuses, alors que l’Occident estime que ce chiffre ne doit être que de quelques milliers. Il reste bien du chemin à parcourir pour l'Iran.