À Buenos Aires et dans les autres villes, de nombreux événements culturels étaient organisés vendredi dernier : concerts, expositions, pique-niques géants et rues balisées offraient un espace privilégié à la jeunesse venue assister aux festivités. Dans la province de Jujuy, la Journée de l'étudiant est même reconnue légalement en tant que fête nationale, comme le rapporte le journal El comercial. Chaque année pendant dix jours, la ville de Jujuy célèbre à la fois la Jeunesse et l'arrivée du printemps en organisant simultanément un festival ainsi que sa fameuse élection de la reine de la Province.
La date du 21 Septembre n'a pas été choisie au hasard. Si elle coincide avec le premier jour du printemps, elle marque aussi la commémoration d'un événement historique important. Le 21 Septembre de l'année 1888, le corps du Président Sarmiento était rappatrié du Paraguay jusqu'au port de Buenos Aires, où il devait être enterré dix jours après sa mort. Militaire et homme politique, il a, durant son mandat présidentiel de 1868 à 1874, posé les fondements de l'éducation publique argentine, en permettant notamment la création de plus de 800 écoles. Célébrée chaque année depuis 1902, la Journée nationale de l'étudiant ne figure cependant pas parmi la liste des jours fériés officiellement reconnus par le Ministère de l'Intérieur.
Une fête internationale, en hommage aux luttes étudiantes
De nombreux autres pays célèbrent la journée de l'étudiant. C'est le cas notamment de l'Espagne, du Mexique, du Pérou, du Venezuela et du Chili. La plupart de ces États commémorent les mouvements de résistance étudiante terminés bien souvent dans le sang et la répression. En Colombie, les 8 et 9 Juin sont dédiés aux massacres d'étudiants ayant manifesté à plusieurs reprises contre la corruption des gouvernements au pouvoir. En Argentine, la jeunesse intellectuelle a elle aussi souffert de la dictature. Comme le souligne le Ministère de l'éducation, la Journée de la mémoire, célébrée le 24 mars de chaque année, permet de rappeler la violente censure politique exercée par la dictature militaire sur le secteur étudiant de 1976 à 1983.