Photo extraite du film
Une société polonaise où tout est austère, une société qui ne peut pas changer ni bouger, même avec le doux son d'un saxophone ou l'horreur de la disparition d'un proche. Ida, jeune orpheline élevée dans un couvent n’a qu’un seule désir : retrouver sa tante, seul membre de famille encore en vie.
Un format carré, du noir et blanc et des cadres fixes poussent Ida vers le motif de la contemplation. Trois caractéristiques qui marquent une volonté esthétique assumée tout au long du film. Les cadres sont magnifiquement travaillés. Pawlikowski a créé un véritable « décalage » par rapport à une construction classique. Les courbes ne sont pas finies, les visages ne sont pas au milieu de l'image… Une technique qui permet d’observer le couple étrange formé par Ida et sa tante avec une certaine distance. Les paysages, les lieux, Dieu et les autres personnages sont représentés avec une pudeur et un certain sens du grandiose. Ida suit sa tante, Wanda, dans ce périple qui doit la mener vers la tombe de ses parents. Peu à peu des mystères sont levés.
Un format carré, du noir et blanc et des cadres fixes poussent Ida vers le motif de la contemplation. Trois caractéristiques qui marquent une volonté esthétique assumée tout au long du film. Les cadres sont magnifiquement travaillés. Pawlikowski a créé un véritable « décalage » par rapport à une construction classique. Les courbes ne sont pas finies, les visages ne sont pas au milieu de l'image… Une technique qui permet d’observer le couple étrange formé par Ida et sa tante avec une certaine distance. Les paysages, les lieux, Dieu et les autres personnages sont représentés avec une pudeur et un certain sens du grandiose. Ida suit sa tante, Wanda, dans ce périple qui doit la mener vers la tombe de ses parents. Peu à peu des mystères sont levés.
La contemplation mise à mal
Ida est une contemplation esthétique, un fil rouge qui sera pourtant brisé. Le rythme s’accélère, la vérité se rapproche peut-être… La crédibilité est là, mais cette nouvelle cadence est assez mal adaptée à l’esthétisme qui fonctionnait si bien. Et puis soudainement, Ida découvre tout : la mort, l'alcool, les talons hauts, les belles robes et le maquillage, sans oublier le sexe, pour en revenir à sa première ambition : la religion. Une immobilité abandonnée pour un bouillonnement. La mise en scène de Pawel Pawlikowski impose un élan interne en multipliant les narrations. En voulant imiter ces prédécesseurs polonais, il perd ce qui faisait la force de son film, cette belle contemplation.
Une héroïne trouble
L’histoire d’Ida, aussi difficile soit-elle, n’a pas été bien maitrisée par Pawel Polikowski. Le poids de l'histoire est perceptible dans l'intrigue, mais les protagonises ne s’y accordent pas. Ida et sa tante sont fragiles, leurs motivations apparaissent incohérentes avec leurs caractères. Ida se laisse porter par les événements et les décisions prises par son entourage. Mais Ida est trop hésitante et peine à se révéler maîtresse de sa vie. Nous ne l'avons vu que quelques minutes s'ouvrir aux expériences qui lui sont proposées. L'idée d’une « transformation » bouclée qui aboutit au même résultat (la dévotion à Dieu) est en soi intéressante, mais il est difficile pour le spectateur d’avoir le temps de l'assimiler. A cause de cette hésitation de structure, on ne sait plus comment appréhender ce personnage pourtant intéressant. Cela est d'autant plus décevant que l'actrice a été parfaitement choisie.