Crédit : Anthony Kwan
La marche du 1er juillet a eu lieu à Hong Kong, comme tous les ans depuis la rétrocession de l'ancien comptoir britannique à la Chine en 1997. Cette manifestation pacifique a pour but de promouvoir la démocratie et les droits de l'Homme.
Cette année, les organisateurs ont compté 48 000 participants à la marche, tandis que les chiffres fournis par les autorités indiquent un nombre dix fois inférieur. La marche a également bénéficié d'un encadrement policier important, une mesure relativement exceptionnelle pour cet événement annuel.
Crédit : SCMP
Dix mois de débats agités
Cela peut surprendre pour une manifestation qui se veut protestataire, mais dans le respect de l'ordre public. Cependant, les mouvements qui ont secoué la ville pendant les dix derniers mois ont changé la donne en matière de revendications à Hong Kong.
La révolution des parapluies a vu des milliers de manifestants occuper les rues du centre-ville de septembre à octobre 2014. Leur revendication principale concernait l'abandon d'un projet de réforme porté par la Chine, qui entendait changer le mode de désignation du chef de l'exécutif hongkongais. Ce dernier serait élu au suffrage universel, mais seuls les candidats adoubés par Pékin seraient autorisés à se présenter. On a alors pu assister à des manifestations où les mouvements pro-démocratiques se battaient contre une réforme qui visait à rendre le système plus démocratique, pendant que les loyalistes œuvraient pour son adoption.
Ce soulèvement de la population ne s'est pas seulement limité à la lutte contre la réforme, puisque des activistes de tous bords l'ont rejoint pour faire valoir leurs revendications, un phénomène qui bénéficia d'un retentissement mondial. Au bout de deux mois, les derniers manifestants furent dispersés, pendant que les débats concernant le projet de réforme démocratique continuaient au Conseil législatif de Hong Kong.
Les mouvements pro-démocratie essoufflés et divisés
Le vote du 18 juin dernier a rejeté la réforme, à la grande joie des manifestants qui avaient ressorti leurs banderoles pendant les jours précédant la délibération. Ceux-ci ont été rapidement dispersés par la police, de crainte que l'euphorie ne mène à un mouvement plus large encore, comme ce fut le cas en 2014.
Ainsi, il semble que la marche du 1er juillet soit arrivée comme dans un creux de vague et que de nombreux habitants qui s'étaient mobilisés quinze jours auparavant n'aient pas daigné braver la chaleur pour réclamer démocratie et droits de l'Homme. À cela s'est additionnée la révolution des parapluies qui a contribué à la lassitude générale, les voix s’élevant pour dénoncer ces mouvements à répétition et réclamant une plus grande harmonie.
Crédit : Felix Wong
En outre, la marche a été victime de tensions qui sont parvenues à ternir l'image de cet événement. Sur le parcours étaient postés des loyalistes de Pékin, ayant organisé des contre-manifestations. Joshua Wong, leader étudiant, a été agressé à la sortie d'un restaurant, sans doute victime de son engagement pro-démocratie.
Enfin, des mouvements localistes qui réclament plus d'autonomie pour Hong Kong ont participé à la marche, alors que ses organisateurs refusent de faire front commun avec eux, les considérant trop radicaux.