Si des associations défendent depuis longtemps les indigènes, le problème est d'arriver à faire parler du sujet dans les médias, plus aptes à sensibiliser un grand nombre de personnes. En venant à Paris, Valdenice Veron a réussi à intéresser plusieurs rédactions. À cette médiatisation s'ajoute le rôle important des réseaux sociaux et des célébrités.
Le rôle des associations
Au Brésil, plusieurs associations défendent les Guarani-Kaiowás. Le Comité International de Solidarité pour les Guarani-Kaiowás tentent de faire réagir la population sur le sujet en diffusant un grand nombre d'articles traduits dans plusieurs langues. L'association Catarse a quant à elle lancé un site de crowfunding pour financer un documentaire sur leurs conditions de vie. Par ailleurs, elle défend l'idée qu'il faut installer des caméras de surveillance dans les camps indigènes, afin que les enregistrements puissent servir de preuves en cas d'agression.
À l'étranger, des associations comme Planète Amazone relayent l'information. Gert-Peter Bruch explique : « Nous les faisons venir en Europe pour qu'ils puissent divulguer leur problème [...] et que cela puisse créer des pressions ».
Une couverture médiatique faible, mais en progrès
« 2000 "journalistes" contactés pour la rencontre presse de leaders Guarani-Kaiowá, 1 inscrit ». C'est ainsi que s'indignait Planète Amazone sur son compte Facebook, à une semaine de l'arrivée de Valdelice Veron en Europe. Au final, une quinzaine de journalistes ont assisté à la rencontre. Les organisateurs en espéraient nettement plus, mais se réjouissent d'avoir eu leur place dans Le Monde, France Inter ou encore TF1. Une dépêche AFP a également été diffusée. Gert-Peter Bruch constate : « Ça a bougé un petit peu. Très timidement […]. La présence de Valdelice Veron dans le sommet des consciences a été énormément relayée. Tous ceux qui y ont assisté ont été très marqués par son discours ».
Le président de Planète Amazone reste cependant mitigé. Pour cause, de nombreux médias ont choisi d'ignorer totalement le sujet. Il met notamment en cause Libération, Le Figaro, France 2 et La Croix. Nous avons tenté de joindre ces quatre rédactions pour leur demander des explications sur ce choix éditorial, sans réponse à ce jour.
Une campagne de sensibilisation au démarrage encourageant
Face aux difficultés à intéresser les rédactions, Planète Amazone a choisi d'utiliser un autre support : les réseaux sociaux. Une semaine après la venue de Valdenice Veron, une campagne de sensibilisation des internautes a été lancée. Le concept : prendre une photo de soi avec une feuille ou un écran où est inscrit « #IamGuaraniKaiowá », puis la partager sur les réseaux sociaux. Les photos sont regroupées par l'association pour être par la suite transmises au gouvernement brésilien.
Actuellement, de nombreuses célébrités, telles que Pierce Brosnan, Paul Watson ou encore Pierre Richard, ont joué le jeu, augmentant considérablement la portée du message. Les photos arrivent de plus en plus nombreuses dans la boîte de messagerie électronique de l'association, qui se réjouit d'avoir du mal à toutes les gérer.
Si la campagne « I am Guarani Kaiowá » est prometteuse, elle n'a pas encore totalement porté ses fruits. En effet, le sujet ne fait toujours pas partie des débats. Pour avoir un réel impact, cette campagne doit atteindre la sphère du politique, afin de mener à des prises de décisions concrètes.
Le message de Valdelice Veron est clair : « Mobilisez-vous ! […] Écrivez à vos cours de justice ! ». Comme elle le rappelle si souvent, si nous ne réagissons pas rapidement, les Guarani-Kaiowás n'existeront bientôt plus qu'en photo.