Crédits Photo -- Photo officielle The White House
Sur l’initiative du président iranien Rouhani, dès son élection, la reprise des relations diplomatiques entre les États-Unis et l’Iran marque un changement dans la politique étrangère iranienne. Le nouveau président n’a pas cessé de revendiquer une nouvelle vision sur le programme nucléaire et la nécessité de rétablir la paix au Moyen Orient.
La nouvelle stratégie iranienne peut se justifier par la volonté du nouveau président Rouhani de sortir son pays de son isolement. Après le renforcement des sanctions internationales, la société iranienne a plongé dans une crise économique et sociale très complexe. Pour d’autres, le rapprochement avec les Etats-Unis est à voir comme une politique de reconquête de la confiance américaine et de la Communauté internationale dans son ensemble tout en éloignant la menace occidentale y compris israélienne.
La réaction américaine est immédiate. Reçue avec enthousiasme par Barack Obama, la proposition iranienne a abouti à la rencontre entre les deux ministres des affaires étrangères, après plus de 30 années de rupture. Le coup de fil entre le président Rouhani et son homologue américain est le premier rapport direct entre les deux nations depuis 1979.
Ce renouveau intervient directement après la décision des États-Unis d’accepter l’initiative Russe de détruire les armes chimiques syriennes et de renoncer à mener des opérations militaires en Syrie. L’administration américaine semble considérer le rapprochement avec l’Iran comme une opportunité stratégique, en dépit des risques diplomatiques qu’elle pourrait engendrer.
La nouvelle stratégie iranienne peut se justifier par la volonté du nouveau président Rouhani de sortir son pays de son isolement. Après le renforcement des sanctions internationales, la société iranienne a plongé dans une crise économique et sociale très complexe. Pour d’autres, le rapprochement avec les Etats-Unis est à voir comme une politique de reconquête de la confiance américaine et de la Communauté internationale dans son ensemble tout en éloignant la menace occidentale y compris israélienne.
La réaction américaine est immédiate. Reçue avec enthousiasme par Barack Obama, la proposition iranienne a abouti à la rencontre entre les deux ministres des affaires étrangères, après plus de 30 années de rupture. Le coup de fil entre le président Rouhani et son homologue américain est le premier rapport direct entre les deux nations depuis 1979.
Ce renouveau intervient directement après la décision des États-Unis d’accepter l’initiative Russe de détruire les armes chimiques syriennes et de renoncer à mener des opérations militaires en Syrie. L’administration américaine semble considérer le rapprochement avec l’Iran comme une opportunité stratégique, en dépit des risques diplomatiques qu’elle pourrait engendrer.
Une opportunité stratégique pour Obama
Le président Obama semble répondre favorablement à la main tendue offerte par le président Rouhani. La réaction américaine résulte d’un enjeu stratégique très important. Le dégel des relations avec Téhéran serait susceptible de favoriser les intérêts américains dans le Moyen-Orient. L’Iran dispose d’une influence très importante dans la région. L’aide iranienne pourrait permettre de résoudre des conflits notamment la crise syrienne. Le régime iranien exerce une mainmise sur les groupes militaires chiites et donc a la capacité d’ordonner au Hezbollah, par exemple de cesser ces activités militaires en Syrie ou lui demander de suspendre ses opérations d’espionnage dans certains pays du Golf.
À défaut de s’accorder directement avec la Russie, les États-Unis pourraient s’appuyer sur l’Iran pour imposer sa volonté et la faire triompher. Le début de réconciliation entre l’Iran et les États-Unis a permis une convergence au sein du Conseil de sécurité donnant lieu à un accord historique sur la destruction de l’arme chimique en Syrie, avec la perspective d’organiser la conférence Genève II. Une entente a été trouvée entre les États-Unis et l’Iran afin d’engager des discussions sur le programme nucléaire iranien dans la perspective d’arracher un compromis.
Le rapprochement avec l’Iran serait susceptible d’affaiblir la présence de la Russie sur son propre terrain engendrant ainsi une pression supplémentaire sur Moscou qui verrait son influence plus que jamais menacée. Justement, plusieurs experts ont affirmé que « les dirigeants russes ne souhaitent pas une amélioration totale des relations entre les États-Unis et la République islamique d’Iran » de peur de perdre un allié stratégique très important.
La politique de la main tendue de l’Iran offre au président Obama l’opportunité d’inverser la tendance dans le Moyen-Orient.
À défaut de s’accorder directement avec la Russie, les États-Unis pourraient s’appuyer sur l’Iran pour imposer sa volonté et la faire triompher. Le début de réconciliation entre l’Iran et les États-Unis a permis une convergence au sein du Conseil de sécurité donnant lieu à un accord historique sur la destruction de l’arme chimique en Syrie, avec la perspective d’organiser la conférence Genève II. Une entente a été trouvée entre les États-Unis et l’Iran afin d’engager des discussions sur le programme nucléaire iranien dans la perspective d’arracher un compromis.
Le rapprochement avec l’Iran serait susceptible d’affaiblir la présence de la Russie sur son propre terrain engendrant ainsi une pression supplémentaire sur Moscou qui verrait son influence plus que jamais menacée. Justement, plusieurs experts ont affirmé que « les dirigeants russes ne souhaitent pas une amélioration totale des relations entre les États-Unis et la République islamique d’Iran » de peur de perdre un allié stratégique très important.
La politique de la main tendue de l’Iran offre au président Obama l’opportunité d’inverser la tendance dans le Moyen-Orient.
Un risque stratégique pour les États-Unis
La nouvelle stratégie internationale de l’Iran laisse planer des doutes quant à la crédibilité et le sérieux de la démarche du président Rouhani. Et, les États-Unis restent très attentifs sur cette question refusant de s’engager aveuglément. Les diplomates américains n’ont pas caché leur crainte d’une « manœuvre » iranienne destinée à bousculer les pays occidentaux. De même, le président Obama n’a pas hésité à préciser que « le chemin vers un accord significatif sera difficile » avec l’Iran. Celui-ci s’attend à des engagements plus sérieux de la part des responsables iraniens.
Au-delà de la question de la crédibilité de cette nouvelle politique, l’administration Obama pourrait voir ses rapports avec les autres pays de la région, notamment avec les pays du Golf et Israël, sérieusement compromises. L’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unies et le Bahreïn n’ont pas caché leur inquiétude à propos du dégel des rapports entre les États-Unis et l’Iran. Ils considèrent que le régime Iranien, essoufflé par les sanctions et par son implication dans la crise syrienne, cherche à gagner du temps pour se reconstruire de l’intérieur et accéder, ainsi à l’arme nucléaire. Les responsables des pays du Golf craignent que ce dégel des relations aboutisse à « un accord américano-iranien signé à leurs dépens », principalement au niveau sécuritaire.
Coté israélien, le Premier ministre Netanyahou n’a pas hésité à prévenir l’administration américaine du danger du rapprochement avec l’Iran, « une manœuvre destinée à faire lever les sanctions et gagner du temps, pour finalement arriver à la construction de la bombe, sur le modèle de la Corée du nord ». Le lobby israélien au Congrès avait déjà indiqué son refus de lever les sanctions sur le régime iranien, de même que les responsables israéliens ont déclaré leur intention de frapper l’Iran sans l’aide des États-Unis si nécessaire.
En réalité, les pays du Golf et Israël redoutent une stratégie iranienne consistant à exploiter son influence dans la région pour se repositionner comme un allié important des Etats-Unis. Conséquence, un réalignement de l’équilibre des puissances dans la région avec la marginalisation des intérêts des pays du Golf au profit de ceux du régime iranien.
Il ne serait pas pour autant surprenant de voir une normalisation des rapports entre l’Iran et la communauté internationale et donc, des avancées notables sur certains dossiers restés longtemps bloqués.
Au-delà de la question de la crédibilité de cette nouvelle politique, l’administration Obama pourrait voir ses rapports avec les autres pays de la région, notamment avec les pays du Golf et Israël, sérieusement compromises. L’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unies et le Bahreïn n’ont pas caché leur inquiétude à propos du dégel des rapports entre les États-Unis et l’Iran. Ils considèrent que le régime Iranien, essoufflé par les sanctions et par son implication dans la crise syrienne, cherche à gagner du temps pour se reconstruire de l’intérieur et accéder, ainsi à l’arme nucléaire. Les responsables des pays du Golf craignent que ce dégel des relations aboutisse à « un accord américano-iranien signé à leurs dépens », principalement au niveau sécuritaire.
Coté israélien, le Premier ministre Netanyahou n’a pas hésité à prévenir l’administration américaine du danger du rapprochement avec l’Iran, « une manœuvre destinée à faire lever les sanctions et gagner du temps, pour finalement arriver à la construction de la bombe, sur le modèle de la Corée du nord ». Le lobby israélien au Congrès avait déjà indiqué son refus de lever les sanctions sur le régime iranien, de même que les responsables israéliens ont déclaré leur intention de frapper l’Iran sans l’aide des États-Unis si nécessaire.
En réalité, les pays du Golf et Israël redoutent une stratégie iranienne consistant à exploiter son influence dans la région pour se repositionner comme un allié important des Etats-Unis. Conséquence, un réalignement de l’équilibre des puissances dans la région avec la marginalisation des intérêts des pays du Golf au profit de ceux du régime iranien.
Il ne serait pas pour autant surprenant de voir une normalisation des rapports entre l’Iran et la communauté internationale et donc, des avancées notables sur certains dossiers restés longtemps bloqués.