Crédits photo -- AFP
C'est aux premières lueurs de l'aube que des centaines de manifestants se sont réunis, non pas derrière une friteuse, mais dans les rues de Manhattan, le 29 août 2013. Chantées et hurlées, les revendications des employés des plus grandes chaînes de fast food du pays sont simples : des salaires plus élevés et la possibilité d'adhérer à un syndicat. Les manifestations, qui avaient démarré en novembre à New York avec 200 grévistes, se sont propagées à travers le pays. Le mouvement est loin de se limiter aux seules frontières de la « Big Apple », jeudi, les organisateurs ont annoncé que la grogne des « petits salaires » s'était également étendue à Los Angeles, Chicago, Charlotte, et à bien d'autres villes des États-Unis. L'option « à emporter » est universelle aux États-Unis, même dans la grève.
Outre le désir de se syndiquer, les grévistes réclament un salaire minimum de 15 dollars de l'heure, soit un peu plus du double de l'actuel salaire minimum fixé à seulement 7,25 dollars, tarif en vigueur dans la plupart des restaurants du pays. Le salaire médian des employés de fast-food - une industrie de plus de 200 milliards de dollars - est de 18 500 dollars par an. Un salaire largement en dessous du seuil de pauvreté, qui est estimé à 23 000 dollars pour une famille de quatre personnes. Pour les salariés à temps plein, un salaire de 15 dollars de l'heure serait synonyme d'un revenu total de 31 000 dollars par an. Soit plus du double du salaire minimum fédéral, dont de nombreux travailleurs de la restauration rapide se contentent, c’est-à-dire 15 000 dollars par an.
Le mouvement intervient au moment même où un certain nombre de membres du Congrès et de nombreux économistes réclament, à la Maison Blanche, une revalorisation du salaire minimum fédéral, selon CBS Detroit. Une rémunération minimum qui reste désespérément bloquée depuis 2009. Reste que la plupart des propositions, visant à permettre une hausse, sont beaucoup plus modestes que celles des revendications des travailleurs. Barack Obama ayant pour humble volonté d'augmenter le salaire minimum à seulement 9 dollars de l'heure. Alors même que, si le salaire minimum avait suivi l'inflation ou la moyenne des salaires ces 50 dernières années, il serait d'environ 10 dollars de l'heure, faisait récemment remarquer Mark Bittman dans un édito publié dans le New York Times.
Dans des propos rapportés par La Presse, la chaîne McDonald's avait expliqué - lors des précédentes manifestations de juillet dernier - que les contrats des employés étaient totalement dépendants des franchises, qui gèrent plus de 80 % de ses restaurants dans le monde. Pour la chaîne, la main-d’œuvre « reçoit des salaires compétitifs et [les employés] ont accès à toute une série d'avantages pour leurs besoins personnels ». S'il y a un responsable, ce n'est pas au siège de la multinationale qu'il faut passer commande, Ronald n'est pas le méchant clown de l'histoire. Au plus grand désarroi des millions d’employés de McDonald's et des autres chaînes de fast-food.
De son côté, pour la National Restaurant Association – qui représente plus de 380 000 restaurants à travers le pays - les bas salaires reflètent le fait que la plupart des travailleurs du secteur de la restauration rapide ont tendance à être plus jeunes et ont peu d'expérience de travail. Reste qu'en vérité, le « maxi best of » à 7,25 dollars de l'heure ne se limite plus aux jeunes. Selon le Los Angeles Times, l'industrie du fast-food employait principalement des jeunes qui cherchaient à se faire un peu d'argent pendant leurs études, jusqu'au milieu des années 2000. Aujourd'hui, les travailleurs sont plus âgés et dépendent du travail pour nourrir les familles. Une analyse de l'Economic Policies Institute montre que l'âge moyen des travailleurs, percevant le salaire minimum, est maintenant de 35 ans, et que 88 % des employés des fast-foods ont 20 ans ou plus.
Ironie de ce triste bilan, pendant ce temps, les membres de l'Employment Policies Institute, un think tank basé à Washington, se sont offerts une publicité pleine page dans le Wall Street Journal représentant un robot préparant ce qui ressemble à des crêpes. Il explique que les restaurants doivent réduire leurs coûts de service pour maintenir les prix les plus bas, les robots étant la solution idéale pour remédier aux salaires trop élevés de 7,25 dollars. Dans l’industrie du fast-food étasunienne, les salaires des employés ne sont pas près de devenir « super size ».
Le mouvement intervient au moment même où un certain nombre de membres du Congrès et de nombreux économistes réclament, à la Maison Blanche, une revalorisation du salaire minimum fédéral, selon CBS Detroit. Une rémunération minimum qui reste désespérément bloquée depuis 2009. Reste que la plupart des propositions, visant à permettre une hausse, sont beaucoup plus modestes que celles des revendications des travailleurs. Barack Obama ayant pour humble volonté d'augmenter le salaire minimum à seulement 9 dollars de l'heure. Alors même que, si le salaire minimum avait suivi l'inflation ou la moyenne des salaires ces 50 dernières années, il serait d'environ 10 dollars de l'heure, faisait récemment remarquer Mark Bittman dans un édito publié dans le New York Times.
Dans des propos rapportés par La Presse, la chaîne McDonald's avait expliqué - lors des précédentes manifestations de juillet dernier - que les contrats des employés étaient totalement dépendants des franchises, qui gèrent plus de 80 % de ses restaurants dans le monde. Pour la chaîne, la main-d’œuvre « reçoit des salaires compétitifs et [les employés] ont accès à toute une série d'avantages pour leurs besoins personnels ». S'il y a un responsable, ce n'est pas au siège de la multinationale qu'il faut passer commande, Ronald n'est pas le méchant clown de l'histoire. Au plus grand désarroi des millions d’employés de McDonald's et des autres chaînes de fast-food.
De son côté, pour la National Restaurant Association – qui représente plus de 380 000 restaurants à travers le pays - les bas salaires reflètent le fait que la plupart des travailleurs du secteur de la restauration rapide ont tendance à être plus jeunes et ont peu d'expérience de travail. Reste qu'en vérité, le « maxi best of » à 7,25 dollars de l'heure ne se limite plus aux jeunes. Selon le Los Angeles Times, l'industrie du fast-food employait principalement des jeunes qui cherchaient à se faire un peu d'argent pendant leurs études, jusqu'au milieu des années 2000. Aujourd'hui, les travailleurs sont plus âgés et dépendent du travail pour nourrir les familles. Une analyse de l'Economic Policies Institute montre que l'âge moyen des travailleurs, percevant le salaire minimum, est maintenant de 35 ans, et que 88 % des employés des fast-foods ont 20 ans ou plus.
Ironie de ce triste bilan, pendant ce temps, les membres de l'Employment Policies Institute, un think tank basé à Washington, se sont offerts une publicité pleine page dans le Wall Street Journal représentant un robot préparant ce qui ressemble à des crêpes. Il explique que les restaurants doivent réduire leurs coûts de service pour maintenir les prix les plus bas, les robots étant la solution idéale pour remédier aux salaires trop élevés de 7,25 dollars. Dans l’industrie du fast-food étasunienne, les salaires des employés ne sont pas près de devenir « super size ».