Crédit Mathilde Vinceneux
Pays en plein développement économique, la Malaisie est l’illustration d’un Sud-Est asiatique bouillonnant. Elle constitue un exemple de diversité tant sur le plan culturel qu’environnemental. Les fonds marins sont à couper le souffle. On y admire des paysages incroyables habités par des espèces exotiques rares ou en voie d’extinction, tant et si bien que le monde sauvage paraît soudain familier.
Kuala Lumpur ou la Malaisie contemporaine
À Kuala Lumpur, capitale d'environ 1 700 000 habitants intra-muros, les tours de verre et les building côtoient les rues délabrées et les quartiers grouillants. Le ciel y est souvent dégagé, la pollution plus supportable qu’à Jakarta, la capitale indonésienne. En levant les yeux au détour des rues, on aperçoit les tours Pétronas qui surplombent la ville et reflètent le soleil. Symbole d’un pays en pleine expansion, elles sont à Kuala Lumpur ce que la tour Eiffel est à Paris. Autrefois tours jumelles les plus hautes du monde, elles mesurent 452 mètres et comportent 88 étages. Elles ressemblent à deux grands épis de maïs étincelants qui dominent l’horizon. Les tours renferment les bureaux du géant pétrolier malaisien Petronas mais aussi un énorme centre commercial aux innombrables boutiques de luxe. À leurs pieds se dessine un grand parc à la flore tropicale, où les oiseaux du paradis se mêlent à de grands arbres couverts de lianes.
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Malgré la chaleur et l’humidité étouffante, on trouve beaucoup d’ombre le long des trottoirs de la capitale, grâce à la verdure. Chaque détour de rue permet de tomber sur les vestiges de l’époque coloniale à l’architecture victorienne. Plus loin, on se perd dans le quartier chinois orné de lampions colorés. On traverse alors les marchés de contrefaçon, les nombreuses étales de cuisines de rue, etc.
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La nuit, le quartier du triangle d’or se remplit de monde. C’est ici que se concentre la richesse de la capitale, où se multiplient les centres commerciaux. Dans ce même quartier, on traverse aussi des rues plus chaotiques remplies d’une épaisse foule qui flâne devant les nombreux restaurants de fortune et étales de nourriture. C’est un émerveillement pour les sens. Un mets attire l’attention des touristes : le durian. Célèbre en Malaisie, ce gros fruit à la coque épineuse est surtout connu pour son odeur nauséabonde. Il sent tellement mauvais qu’il est interdit dans les transports. Sa chair jaune pâle est douce et son goût particulier. Mais ici, on se faufile aussi sous les guirlandes lumineuses à la recherche de poisson frais, de crustacés, de fruits et de brochettes en tout genre. Il ne faut pas se fier aux tables et chaises en plastique qui manquent de raffinement. Le restaurant le moins sophistiqué sera sûrement le meilleur.
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Dans la rue voisine, les bars montent le son et le trottoir se transforme en joyeux capharnaüm, où les fêtards se mêlent aux touristes. Des petites filles très jeunes arrêtent les passants pour essayer de vendre des roses ou des éventails. À Kuala lumpur, la vie ne s’arrête jamais. Au beau milieu de la nuit comme en plein jour, les habitants vaquent à leurs occupations. Tandis que l’un lave ses légumes à même le trottoir, l’autre bricole ou cuisine, entouré d'autres qui fument pendant leurs conversations. La simplicité et le bitume usé des quartiers agités contrastent avec les bâtiments ultra modernes ou les femmes aux tailleurs et talons hauts qui s’activent dans les centres d’affaires.
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Empreinte coloniale et mixité culturelle
Les contrées malaises furent l’objet de nombreuses conquêtes occidentales. C’est à Malacca, au sud de Kuala Lumpur, que ce passé colonial est le plus visible. Cette ville classée aujourd’hui au patrimoine mondial de l’Unesco est le plus ancien port de Malaisie. À l’époque des grandes découvertes, elle représentait un point stratégique du commerce maritime asiatique. Elle était un lieu d’échange avec l’Indonésie, la Chine, l’Inde, le Golfe persique ou la mer rouge. Au début du XVIème siècle, les Portugais conquirent la ville en chassant le sultan. Elle fut ensuite envahie par les Hollandais au XVIIè, avant de devenir une colonie britannique comme le reste de la Malaisie au XIXè. Les rues portent aujourd'hui les traces de ces nombreuses conquêtes.
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La célèbre porte de Santiago, vestige de fortification, fut construite par les Portugais. Elle fait partie des plus vieux monuments d’architecture européenne en Asie. La porte fut modifiée par les Hollandais qui y gravèrent leur emblème avant que celle-ci soit sauvée de la destruction ordonnée par les Anglais. Autre illustration du passé colonial, le « Dutsh square », centre touristique de Malacca, est une petite place encerclée par des bâtiments lie-de-vin. On y remarque un ancien bâtiment administratif hollandais, une église chrétienne, une fontaine victorienne ainsi qu'une tour d’horloge dédiée à un généreux fabricant chinois.
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C’est par un petit pont au dessus du fleuve qui coupe Malacca que l’on rentre dans le quartier de Chinatown. Un charme inexplicable émane des rues. On y trouve le temple chinois Cheng Hop Teng, considéré comme le plus ancien de Malaisie. Beaucoup viennent se recueillir dans ce temple teinté de rouge et orné de lions, de dragons et de fleurs. À l’intérieur, de longs bâtons d’encens fument sur les autels au milieu des offrandes.
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Quelques mètres plus loin, une superbe mosquée aux murs blancs et au toit vert s'offre aux yeux. Au fil des rues, on passe devant de vielles bâtisses aux toitures travaillées, ornées de sculpture. La plupart des maisons portent au dessus de l’entrée de gros caractères chinois qui désignent le nom ou la devise de la famille qui y habite. Beaucoup appartenaient ou appartiennent encore aux Baba-Nyonya, ou Peranakan, c’est-à-dire la population issue du métissage entre les immigrants chinois et les Malais installés dans le détroit.
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De l’autre côté de la rive, on trouve aussi le quartier de Little India. En Malaisie, beaucoup de grandes villes abritent un quartier chinois, Chinatown, en plus d'un quartier indien, Little India. C’est le cas à Kuala Lumpur, mais aussi à Kuching sur Bornéo. Ces quartiers sont souvent bordés de temples chinois ou hindous. Ils sont des lieus d’animations où se concentrent les échoppes, les marchés et les restaurants. À Kuching, le quartier indien était le lieu idéal pour acheter des épices et des textiles. Ici les communautés chinoises et indiennes sont très présentes. Elles font partie intégrante du melting pot chaleureux que représente la population malaise aujourd’hui.
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La Malaisie - carte postale : les îles
Découvrir les îles Perenthians au Nord-Est de la péninsule malaise est un délice pour les yeux. Pour y accéder, il faut embarquer sur un petit bateau qui ressemble à une pirogue munie de puissants moteurs. On quitte le port et ses eaux limeuses pour glisser sur une mer argentée. Les bateaux-taxis filent à grande vitesse et leur coque frappe souvent violemment le creux des vagues. Au milieu de la mer, on devine au loin des petits îlots et les fameuses Perenthians, dont Palau Kecil, la petite, et Palau Besar, la grande. Deux dômes bleuâtres qui semblent posés sur l’eau.
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On accoste sur la plage principale, étendue de sable blond d’où surgit un embarcadère de métal blanc sur pilotis. Les îles sont coiffées d’une épaisse jungle , dense et sauvage où l’on croise lézards en tout genre, termites et écureuils. Restaurants et guesthouses sont alignés sur le sable. C’est ici que le soir, le superbe poisson grillé fraîchement pêché se déguste, parfois sous un orage tropical. Les barques des habitants tanguent sur une eau limpide. La mer de Chine aux reflets turquoises paraît bouillante lorqu’on s’y glisse. Les vagues qui tombent sur le creux des reins ne crispent pas.
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Sous l’eau se cache une flore et une faune impressionnantes. On peut apercevoir sans même avoir besoin de grands coups de palmes, des coraux de toutes les couleurs, des poissons tropicaux aux reflets fluo, le célèbre poisson-clown entre les cheveux des anémones, des petits requins de récif, des raies et, avec un peu de chance, des tortues.