Crédit Vortex Bladeless
Les critiques reprochent habituellement aux éoliennes existantes de gâcher le paysage, d’occasionner des nuisances sonores pour les résidents et de créer un danger pour les divers oiseaux susceptibles de percuter les pales. Une start up espagnole du nom de Vortex Bladeless a élaboré un générateur d’énergie alternatif baptisé Vortex, dans le but à la fois de régler tous ces problèmes, puis de réaliser des économies conséquentes. Les concepteurs rappellent que cette éolienne alternative relève d’une toute nouvelle technologie, et n’est en aucun cas une réutilisation d’une méthode existante.
Cette éolienne permet, à titre de comparaison avec une éolienne classique, de réduire de 53 % le coût de fabrication, mais également de diminuer de 40 % à la fois le coût de la production énergétique ainsi que l’empreinte carbone. Le Vortex s’affranchit de tout bruit gênant, et l’absence de pales ne cause aucun danger pour les oiseaux.
À première vue, le Vortex ressemble à une tige plantée dans le sol munie d’une sorte de manche à air fixe en position verticale. À l’instar des éoliennes classiques, le Vortex transforme l’énergie cinétique en énergie mécanique, puis électrique. La seule différence est que ce dernier n’utilise pas les vents laminaires réguliers pour produire l’énergie voulue. Fabriqué en fibre de verre et de carbone, des composants légers et résistants, il utilise l’effet aérodynamique des tourbillons d’air. Le but du Vortex est de vibrer un maximum par le biais de deux anneaux magnétiques situés à sa base, qui se repoussent continuellement, à l’origine de cette oscillation totalement indépendante de la force du vent.
« Les résultats sont encourageants et les incertitudes techniques sont résolues progressivement », indiquent David Yañez et Raul Martin de la société Vortex Bladeless. Deux prototypes de vortex de 4 et 6 mètres de hauteur ont été testés afin de vérifier leurs performances à moyen terme, quelques mois ont suffi pour éditer un bilan. Il semble que le seul et unique défaut du Vortex réside dans le fait qu’il produit environ 30 % d’énergie en moins que les éoliennes classiques. Mais en plus de son coût abordable, son encombrement limité est, selon les fabricants, un atout rendant possible une implantation d’un plus grand nombre de Vortex sur une surface plus réduite.
Côté commercialisation, le projet aurait fait l’objet d’une mobilisation d’un million d’euros de fonds publics et surtout privés, la compagnie pétrolière espagnole Repsol faisant partie des investisseurs. Une opération de crowdfunding a été tout de même lancée le 1er juin 2015 et totalise déjà plus de 100 % de la somme nécessaire, initialement fixée à 50 000 dollars. On peut lire un slogan sur la page de l’opération : « Wind industry and birds can share the same wind » (« L’industrie du vent et les oiseaux peuvent partager le même vent »).
Crédit Vortex Bladeless
Les concepteurs prévoient trois différents formats de ce type d’éolienne. Le premier, baptisé Vortex Atlantis est une turbine de 3 mètres de haut pour une puissance de 100 watts, pouvant être utilisée dès la fin 2015 dans les pays en voie de développement. Le second nommé Vortex Mini servirait à un usage domestique, d’une hauteur de 12,5 m pour une puissance de 4 KW. Enfin, le Vortex Gran, attendu pour 2018, devrait être un géant de 170 m de hauteur capable de fournir une puissance de 1 mégawatt, et ciblera de « plus gros clients, investisseurs dans les énergies renouvelables ou entreprises d’énergie ».
En France, Damien Mathon, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables, indique qu’il est « prématuré » de comparer le Vortex aux éoliennes connues, qui « ont fait leurs preuves et dont on a des retours d’expérience depuis près de vingt ans » puisqu’« installées dès les années 1990 en Allemagne et en 2001 en France, elles ont connu de nombreuses améliorations concernant leur rendement, leur puissance et leur niveau de bruit » avant d’ajouter : « Aujourd’hui, c’est un système qui fonctionne pour une production de masse. »
Cet article a été publié à l'origine sur SciencePost.