Dans un communiqué publié sur internet le 7 septembre 2012, le gouvernement Harper (Parti Conservateur) déclare suspendre ses relations diplomatiques avec le régime iranien.
Plusieurs raisons justifient cette décision lourde de conséquences. En premier lieu est visé l’aide militaire croissante que fournit Téhéran au régime Assad, ainsi que le refus de se soumettre aux directives onusiennes quant au programme nucléaire. John Baird déclare dans son communiqué que le régime iranien « compte parmi les pires violateurs des droits de l’homme dans le monde », et qu’il « abrite des groupes terroristes auxquels il fournit une aide matérielle ». Selon le ministre des Affaires étrangères, la position du Canada vis-à-vis de l’Iran est bien claire : « Le Canada considère le gouvernement iranien comme étant la plus importante menace sur la paix mondiale actuelle ».
Dans les années 1990, l’Iran était le premier partenaire commerciale du Canada au Moyen-Orient. Les relations bilatérales entre les deux pays se sont détériorées une première fois en 2003, lorsque la photojournaliste canadienne d’origine iranienne, Zahra Kazemi, a été retrouvée morte en détention à Téhéran. Pour autant, une décision aussi marquante était inattendue.
Si les Etats-Unis et Israël apprécient ce choix, les membres de l’opposition le conteste. Selon Hélène Laverdière, porte-parole du Nouveau Parti démocratique pour les Amériques et affaires consulaires, cette décision est contre-productive, et le Canada se doit de maintenir malgré tout le dialogue avec l’Iran.
Quelques soient les conséquences politiques qu’implique cette prise de position, il est évident que désormais, se rendre en Iran est fortement déconseillé aux Canadiens. Aussi, l’accessibilité sur place aux services consulaires devrait se faire à distance, par le biais d’une mission canadienne siégeant dans un autre pays, à l’image de la Turquie.