Crédits : Sebastian Baryli (Flickr)
Alors que près de 6,5 millions d’électeurs étaient appelés à se rendre aux urnes, dans ce pays où le vote est obligatoire, le « non » l’a emporté d’une faible majorité fin février, à 51,3% contre 48,7%. Premier revers d’Evo Morales depuis son accession au pouvoir en 2005, ce référendum marque une véritable rupture dans le parcours du président, comme il le soulignait le 24 février en conférence de presse : « A part ce référendum, nous avons gagné tous les autres processus électoraux, toutes les batailles. Aujourd’hui, nous avons perdu la bataille, mais pas la guerre. […] La lutte continue ».
Après 15 ans de mandat à la tête de la Bolivie, Evo Morales ne pourra donc pas se présenter en 2019. Ce référendum marque la volonté de changement du peuple bolivien. Cet échec reste cependant à relativiser au regard de la très faible majorité obtenue par le « non », démontrant d’une réelle division au sein de la population bolivienne.
Un président contesté
Les derniers déboires dans la vie privée du président, les accusations de corruption et l’incendie d’une mairie de l’opposition dans la ville d’El Alto faisant six morts quatre jours avant le scrutin ont été sans aucun doute des éléments clés dans cette élection, qui semblait pourtant être favorable dans un premier temps à Evo Morales.
Alors qu’il est notamment impliqué dans un trafic d’influence en faveur de son ex-compagne, Gabriela Zapata, dirigeante de l’entreprise chinoise CAMC, le chef de l'État n’a pas manqué d’accuser son ennemi historique, pour parer les critiques l’accablant : « Quel trafic d'influence ? Tout ça est un montage de l'ambassade des Etats-Unis ! ».
Evo Morales cédant sa place en 2019, il est d’ores et déjà possible d’imaginer les futures batailles internes au sein du « Mouvement vers le socialisme » (MAS) pour lui succéder. Pour sa part, le président bolivien reste relativement serein concernant son avenir, comme il le confiait au journal espagnol El País : « Je suis prêt. Avec un tel bilan [à la tête de la Bolivie], je retournerai heureux et content chez moi. J’adorerais être dirigeant sportif ».