Crédits Photo -- naserita.wordpress.com
Longtemps, cette république démocratique d’Amérique du Sud a été l’un des plus pauvres d’Amérique latine. Dans les années 1990, le président Gonzalo Sánchez de Lozada a effectué de grandes réformes libérales. S’engage alors une grande phase de privatisation dans le secteur aérien, la téléphonie, les chemins de fer, l’électricité et le pétrole.
La privatisation de l’eau à Cochabamba
En 1999, le nouveau gouvernement en place décide de surfer sur cette vague de privatisation en dénationalisant la distribution de l’eau à Cochabamba, 4e ville du pays. La principale raison ? Pouvoir apporter de l’eau au tiers des habitants qui n’y ont pas accès. La gestion de l’eau est confiée à l’une des plus grande entreprise d’ingénierie des Etats-Unis, Bechtel. De multiples problèmes apparaissent.
La ville de Cochabamba est très représentative du pays sur le plan des inégalités sociales : au sud, des vastes faubourgs pauvres, alors qu’au nord, les quartiers les plus aisés. Depuis plus de 30 ans, la zone sud a gagné du terrain avec l’arrivée de plusieurs vagues d’immigrations successives venues des zones rurales et des montagnes. Malheureusement pour ces populations, les organismes publics ont choisi de servir les intérêts des classes moyennes et supérieures. Pour ce faire, le prix de l’eau a connu une rapide hausse, avec jusqu’à 300 % d’augmentation. Pour les populations pauvres, l’eau devient alors un bien inaccessible.
La ville de Cochabamba est très représentative du pays sur le plan des inégalités sociales : au sud, des vastes faubourgs pauvres, alors qu’au nord, les quartiers les plus aisés. Depuis plus de 30 ans, la zone sud a gagné du terrain avec l’arrivée de plusieurs vagues d’immigrations successives venues des zones rurales et des montagnes. Malheureusement pour ces populations, les organismes publics ont choisi de servir les intérêts des classes moyennes et supérieures. Pour ce faire, le prix de l’eau a connu une rapide hausse, avec jusqu’à 300 % d’augmentation. Pour les populations pauvres, l’eau devient alors un bien inaccessible.
Le début de la révolte populaire
Dès le début des années 2000, des associations, des syndicats et des paysans créent une Coordination pour l’eau et la vie. Un rapport de force entre la population pauvre et le gouvernement se met en place. Cette lutte est reprise par les médias internationaux qui font de la ville de Cochabamba, le symbole mondial de la résistance à l’appropriation des services publics de base par des entreprises multinationales qui cherchent à faire du profit. Reste qu’il ne faut pas oublier que le droit à l’eau est considéré comme un droit fondamental.
Des manifestations et des blocages sont organisés dans les rues et toute la population se mobilise. Le gouvernement répond violemment en réprimant la contestation et en arrêtant les dirigeants du mouvement. La population réagit alors encore plus brutalement et les manifestations suivantes font un mort et des centaines de blessés. Un jeune homme de 17 ans est tué à bout portant par un officier de l’armée bolivienne. Le gouvernement bolivien finit par s’engager dans des négociations afin d’éviter la contagion de la révolte à tout le pays.
Des manifestations et des blocages sont organisés dans les rues et toute la population se mobilise. Le gouvernement répond violemment en réprimant la contestation et en arrêtant les dirigeants du mouvement. La population réagit alors encore plus brutalement et les manifestations suivantes font un mort et des centaines de blessés. Un jeune homme de 17 ans est tué à bout portant par un officier de l’armée bolivienne. Le gouvernement bolivien finit par s’engager dans des négociations afin d’éviter la contagion de la révolte à tout le pays.
Les négociations avec le gouvernement
Soumis à une très forte pression sociale, le gouvernement bolivien a accepté toutes les revendications de la Coordination. L’entreprise Bechtel est chassée et le gouvernement a fait évoluer la loi sur l’eau. La Coordination n’a tout de même pas réussi à convaincre l’état d’alimenter en eau les foyers de personnes dans l’incapacité de payer leurs factures.
Bien que l’entreprise américaine se soit retirée, elle n’abandonne pas pour autant la partie. 18 mois plus tard, elle porte plainte à Washington devant le tribunal commercial de la Banque Mondiale (CIRDI). Bechtel demande 25 millions de dollars, le bénéfice estimé pour les 40 ans de concession. Le tribunal lui donne raison, mais plusieurs associations aux États-Unis et dans le monde se mobilisent pour faire pression contre cette décision. C’est un succès pour les associations. L’entreprise finit par estimer que le million de dollars investi ne comblerait pas les pertes dues à la dégradation de l’image de l’entreprise. Elle décide de retirer sa plainte en 2005.
Bien que l’entreprise américaine se soit retirée, elle n’abandonne pas pour autant la partie. 18 mois plus tard, elle porte plainte à Washington devant le tribunal commercial de la Banque Mondiale (CIRDI). Bechtel demande 25 millions de dollars, le bénéfice estimé pour les 40 ans de concession. Le tribunal lui donne raison, mais plusieurs associations aux États-Unis et dans le monde se mobilisent pour faire pression contre cette décision. C’est un succès pour les associations. L’entreprise finit par estimer que le million de dollars investi ne comblerait pas les pertes dues à la dégradation de l’image de l’entreprise. Elle décide de retirer sa plainte en 2005.
Une victoire au goût amère
Aujourd’hui, malgré l’élection du nouveau président Evo Morales, seulement 55 % des habitants de Cochabamba sont branchés au réseau d’eau potable du SEMAPA. C’est l’entreprise publique qui assure la redistribution de l’eau. L’entreprise, endettée à hauteur de 20 millions de dollars, n’a pas reçu les moyens nécessaires afin de pouvoir desservir en eau l’ensemble des habitants de la ville. La tranche, la plus pauvre de la population, est encore obligée de se fournir en eau auprès d’entreprises privées, qui pratiquent des prix élevés. Les Quechuas sont touchés par la confiscation de l’eau alors même qu’ils considèrent l’eau comme une ressource de la « terre-mère ».