Sergueï Sobianine, 54 ans, ancien chef de cabinet de Vladimir Poutine, a pris la décision de quitter son poste de maire de Moscou pour mieux revenir. Sa démission a été acceptée mardi 4 juin au soir par le dirigeant du Kremlin.
En fonction depuis le 21 octobre 2010, Sobianine avait, dans la même journée, annoncé son intention de démissionner devant la Chambre civile de Moscou (organe consultatif auprès du président russe) sans en évoquer les raisons. La fin de son mandat était prévue pour 2015.
En fonction depuis le 21 octobre 2010, Sobianine avait, dans la même journée, annoncé son intention de démissionner devant la Chambre civile de Moscou (organe consultatif auprès du président russe) sans en évoquer les raisons. La fin de son mandat était prévue pour 2015.
Des élections préfabriquées
Le président Poutine a ensuite annoncé que des élections municipales anticipées seraient organisées le 8 septembre prochain, même jour que l'élection du gouverneur de la région de Moscou. C'est la première fois depuis 10 ans que les Moscovites seront appelés aux urnes pour élire leur maire. Depuis 2004, les prédécesseurs de Sobianine accédaient au poste de maire de la capitale russe en étant nommé directement par le président et non pas élu par le peuple.
En 2004, après les attentats de Beslan dans le Caucase du Nord (des centaines de personnes, en majorité des enfants, avaient été prises en otage dans une école), Vladimir Poutine a décidé de supprimer les élections au suffrage universel des gouverneurs et des maires de Moscou et Saint-Pétersbourg. Ainsi Poutine et son Kremlin ont pu prendre le contrôle des élus régionaux des deux plus grandes villes du pays et continuer d'appliquer un pouvoir douteux avec les autorités qu'ils choisissent.
Ce n'est qu'en avril dernier qu'une loi a été votée stipulant que le suffrage universel est maintenant rétabli pour les élections des responsables régionaux. Il s'agissait d'une revendication des manifestants de l'opposition. Poutine et ses amis peuvent donc, pour une fois, les remercier.
Sobianine incarne une réelle transition avec la politique de son prédécesseur, Iouri Loujkov. Nommé par Dmitri Medevedev en 2010, il avait mené réforme sur réforme et remplacé la plupart des hommes en place à la mairie.
En 2004, après les attentats de Beslan dans le Caucase du Nord (des centaines de personnes, en majorité des enfants, avaient été prises en otage dans une école), Vladimir Poutine a décidé de supprimer les élections au suffrage universel des gouverneurs et des maires de Moscou et Saint-Pétersbourg. Ainsi Poutine et son Kremlin ont pu prendre le contrôle des élus régionaux des deux plus grandes villes du pays et continuer d'appliquer un pouvoir douteux avec les autorités qu'ils choisissent.
Ce n'est qu'en avril dernier qu'une loi a été votée stipulant que le suffrage universel est maintenant rétabli pour les élections des responsables régionaux. Il s'agissait d'une revendication des manifestants de l'opposition. Poutine et ses amis peuvent donc, pour une fois, les remercier.
Sobianine incarne une réelle transition avec la politique de son prédécesseur, Iouri Loujkov. Nommé par Dmitri Medevedev en 2010, il avait mené réforme sur réforme et remplacé la plupart des hommes en place à la mairie.
Une stratégie à la russe
D'après le Moscow Times, Sobianine, par ailleurs membre du parti Russie Unie, a déclaré avoir pris cette décision « dans un esprit démocrate ». Même si cette annonce peut faire preuve de bonne volonté, mais elle est purement et simplement stratégique : elle permet à Sobianine de s'assurer une élection au mois de septembre. Élection et non pas réélection, le maire étant , jusqu'à présent, nommé par le président en place. Les experts russes ont déclaré que ce changement accroit considérablement les chances de Sobianine de remporter les élections. Cet arrangement lui permettrait de rester au pouvoir jusqu'en 2018
Par le plus grand des hasards, ses principaux opposants, qui ne sont autres que l'oligarque Mikhaïl Prokorov et le blogueur Alexeï Navalny, ont très peu de chance de participer à l'élection. Le problème ? Ils sont devenus très populaires dans la région de Moscou. Prokhorov est arrivé second lors de l'élection présidentielle de mars 2012. Il représente un sérieux danger. Sobianine a donc quartier libre pour faire campagne et s'assurer d'être élu par les habitants de Moscou. Impossible pour les adversaires d'organiser une campagne efficace contre Sobianine en l'espace de 3 mois. Ces potentiels adversaires sont indépendants et doivent passer par des formalités très strictes afin de pouvoir se présenter. Ils doivent, entre autres, recueillir les signatures d'au moins 6% des adjoints municipaux. D'après Yury Zagrebnoï, analyste politique et éditeur du site d'information Mossovetinfo.ru, « c'est mission impossible ». L'occasion est belle pour Sobianine, soutenu par Poutine, pour s'assurer un second mandat sans concurrent.
Le Journal International a tenté d'interroger les habitants de Moscou. Peu sont disposés à parler, pour les autres « cette démission n'est qu'une farce, une machinerie d'argent ». Pour Maria Andreeva, journaliste à Moscou : « La décision d'avancer les élections vient juste d'être prise. Mais tous les citoyens savent déjà que ce n'est qu'un arrangement. Ce n'est qu'une mascarade, les concurrents de Sobianine n'auront même pas une petite chance de préparer et présenter leur programme. »
Ce n'est un secret pour personne : Poutine utilise Sobianine comme une marionnette afin d'avoir la mise sur la capitale. Une manipulation politique de plus en Russie.
Depuis les grandes manifestations de l'hiver 2012 et les résultats mitigés de Russie Unie aux législatives de novembre, Poutine sait qu'il doit accroitre son contrôle sur les autorités locales.
Même si sa victoire aux présidentielles de 2012 avec 63 % des suffrages, le pouvoir a été ébranlé. Poutine préfère aujourd'hui assurer ses arrières dans la capitale du pays en bloquant la mobilisation des opposants.
Par le plus grand des hasards, ses principaux opposants, qui ne sont autres que l'oligarque Mikhaïl Prokorov et le blogueur Alexeï Navalny, ont très peu de chance de participer à l'élection. Le problème ? Ils sont devenus très populaires dans la région de Moscou. Prokhorov est arrivé second lors de l'élection présidentielle de mars 2012. Il représente un sérieux danger. Sobianine a donc quartier libre pour faire campagne et s'assurer d'être élu par les habitants de Moscou. Impossible pour les adversaires d'organiser une campagne efficace contre Sobianine en l'espace de 3 mois. Ces potentiels adversaires sont indépendants et doivent passer par des formalités très strictes afin de pouvoir se présenter. Ils doivent, entre autres, recueillir les signatures d'au moins 6% des adjoints municipaux. D'après Yury Zagrebnoï, analyste politique et éditeur du site d'information Mossovetinfo.ru, « c'est mission impossible ». L'occasion est belle pour Sobianine, soutenu par Poutine, pour s'assurer un second mandat sans concurrent.
Le Journal International a tenté d'interroger les habitants de Moscou. Peu sont disposés à parler, pour les autres « cette démission n'est qu'une farce, une machinerie d'argent ». Pour Maria Andreeva, journaliste à Moscou : « La décision d'avancer les élections vient juste d'être prise. Mais tous les citoyens savent déjà que ce n'est qu'un arrangement. Ce n'est qu'une mascarade, les concurrents de Sobianine n'auront même pas une petite chance de préparer et présenter leur programme. »
Ce n'est un secret pour personne : Poutine utilise Sobianine comme une marionnette afin d'avoir la mise sur la capitale. Une manipulation politique de plus en Russie.
Depuis les grandes manifestations de l'hiver 2012 et les résultats mitigés de Russie Unie aux législatives de novembre, Poutine sait qu'il doit accroitre son contrôle sur les autorités locales.
Même si sa victoire aux présidentielles de 2012 avec 63 % des suffrages, le pouvoir a été ébranlé. Poutine préfère aujourd'hui assurer ses arrières dans la capitale du pays en bloquant la mobilisation des opposants.