Anton Kusters, dans l'ombre des Yakuza

Alexis Raison
4 Mars 2014


De 2009 à 2011, Anton Kusters, photographe belge, s'est plongé dans le monde des Yakuza, mafia nippone. Il lui aura fallu négocier pendant près de 10 mois avec eux pour obtenir l'autorisation de photographier ce Japon méconnu.


Comment en êtes-vous venu à vouloir rejoindre le cercle Yakuza ?

Comme souvent dans mon cas, cette raison était d’abord très personnelle. Je vis en Belgique, mon frère vit au Japon et je cherchais à développer un projet avec lui ce qui m’aurait fourni une excuse pour me rendre au Japon et le voir plus souvent. Combiner le travail d’un expert en marketing comme mon frère et mon travail de photographe devaient être possibles. C’est alors que nous discutions autour d’une bière dans un bar de Kabukicho (Tokyo) qu’un membre des Yakuza est entré dans le bar. Nous l’avons compris instantanément. Taka-san, notre ami et contact au bar nous a introduit dans ce cercle très fermé. Nous avons pu négocier le droit de les rejoindre et de les photographier pendant près de 2 ans.

Comment avez-vous réussi à les convaincre de vous accepter en leur sein en seulement quelques semaines ?

Ce processus nous a pris bien plus de « quelques semaines ». Nous avons négocié pendant près de 10 mois pour gagner leur confiance et accéder à leurs arcanes. C’est seulement ensuite que j’ai pu les rejoindre pour les photographier. Je suis resté avec eux pendant deux ans.

Je pense que nous avons réussi, car nous avons su être patients et que nous voulions vraiment apprendre des Yakuza. Nos objectifs étaient également très clairs : j’allais travailler à la réalisation d’un livre de photographies et à une exposition. Ce projet ne serait aucunement journalistique.






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Traduction : Kayla Denardi et Maxence Salendre