Après que lundi 19 septembre, le ministre de l'éducation supérieure Blade Nzimande, ait affirmé qu'il n'y aurait pas 0% d'augmentation des frais de scolarité, les manifestations étudiantes ont continués hier, notamment à Wits. Les étudiants se sont retrouvés lundi soir au sein de la Solomon Mahlangu House pour décider de l'évolution des manifestations. Les étudiants rassemblés en cercle avaient tous le droit à la parole. Les divisions entre le PYA (Progressive Youth Alliance), unique représentant au SRC (Student Representative Council), et EFF (Economic Freedom Fighter) se sont presque effacées au profit d'une lutte commune pour une éducation gratuite.
Ils ont donc décidé de bloquer les entrées principales du campus dès 5 heures du matin pour provoquer un shut down. De plus, certains étudiants ont interrompu des cours pour appeler à manifester. Plus de 30 étudiants ont été arrêtés par les forces de police. Ceci a provoqué une montée des tensions au sein du campus principal et du second campus universitaire dans le quartier de Parktown. Dans l'après-midi, les étudiants ont voulu rentrer dans le Great Hall, mais les services de sécurité de l'université bloquaient l'entrée au moyen de matraques. Les étudiants ont donc commencé à lancer des pierres à leur encontre et les gardes ont fait de même. Puis les forces de police ont réussi à calmer la situation. Au cours de la journée, les policiers ont aussi utilisé des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc. En fin de journée, les étudiants arrêtés devaient être libérés après un simple avertissement, mais cela s'avère plus compliqué.
En réponse, l'université de Wits a décidé de suspendre les cours pour le reste de la semaine. Ceci suit la même évolution que le mouvement #FeesMustFall de l'an dernier. Les cours avaient été suspendus pendant deux semaines, avant que l'État accepte 0% d'augmentation des frais de scolarité. Cependant les revendications actuelles allant plus loin, l'issue des manifestations n'est pas encore jouée. Les étudiants sont bien décidés à continuer les manifestations, même si l'ANC (African National Congress) appelle les étudiants à arrêter. Une réunion ouverte à tous est organisée aujourd'hui par le SRC à 12h30 à la Solomon Mahlangu House. Le SRC demande aux étudiants de rester pacifique et prévoit d'aider les étudiants à travailler sous le hashtag #ChantAndPass. Les chants étant au centre de toute manifestation en Afrique du Sud.
L'université de Wits n'est qu'un exemple au sein d'un mouvement général qui prend de l'ampleur. Les manifestations ont déjà touché sept autres universités : l'Université du Cap, de Pretoria, du Kwa-Zulu Natal, du Free State, de Stellenbosch, du Nord Ouest et l'Université métropolitaine de Nelson Mandela. L'étendu du mouvement devrait pousser les universités et l'ANC à répondre rapidement.
Afrique du Sud : les manifestations étudiantes ont continué à Wits dans la violence et dans six autres universités
21 Septembre 2016
Crédit Romane Butin
Correspondante à Johannesburg. En savoir plus sur cet auteur