carte géante de Berlin installée à proximité de la Alexanderplatz à l'occasion du Jubiläum de la ville. Source : berlin.de
Berlin, 775 ans et toutes ses dents ! Le maire de Berlin, Klaus Wowereit, a tenu à souligner à cette occasion l’importance de l’immigration dans le développement de la ville : « Cet apport de l’étranger a largement favorisé l’innovation en termes d’économie, de science et de culture. Depuis le Moyen-âge, Berlin a toujours été dynamique et constitue un lieu d’immigration où des personnes de tous les horizons affluent régulièrement. »
Berlin serait en effet peuplée de 470 000 personnes n’ayant pas la nationalité allemande. Cette immigration, comme dans le reste de l’Allemagne, est principalement d’origine turque. Mais on trouve également d’autres nationalités, qui diffèrent de l’immigration en France : des immigrés d’ex-URSS, d’ex-Yougoslavie, de Pologne.
Une des premières immigrations en Allemagne est française : les huguenots ont fui leur pays au XVIIe siècle après les dragonnades et la révocation de l’Edit de Nantes. De nombreuses années plus tard, l’Allemagne a fait appel à la main d’œuvre du pourtour méditerranéen pour reconstruire le pays après la Seconde Guerre mondiale. La crise du pétrole en 1973 a marqué la fin de cette ouverture des frontières et le début d’une politique d’intégration.
La ville, réputée pour sa « Multikulti », est aujourd’hui marquée par ces différentes vagues d’immigration. De nombreux quartiers témoignent d’un dynamisme inégalé en Europe : tandis que les Israéliens dansent au rythme des « Meschugge Partys » organisées par le DJ Aviv Netter sur la Brunnenstraße, les Russes se retrouvent au « Russendisko » de la Torstraße. Dans le très chic quartier de Charlottenburg, on se rappelle des premiers immigrés turcs, valets de chambre de la reine Sophie-Charlotte à la fin du XVIIe siècle. De l’autre côté de la ville, les quartiers de Kreuzberg et Neukölln attirent une jeunesse cosmopolite.
En avril dernier, la Bundesbank estimait dans son rapport annuel que l’Allemagne aurait besoin de 200 000 immigrés supplémentaires par an pour combler le déficit des naissances : Berlin n’est pas prête de s’endormir !