© AFP
Des volontaires gaiement vêtus
A Sotchi, les volontaires qui aident traditionnellement à la bonne tenue des jeux sont vêtus d’un manteau à dominante bleue certes, mais tout de même très bariolé. Cet uniforme a rapidement fait réagir, notamment sur internet. La raison ? Pour certains, l’aspect multicolore du manteau évoque fortement le drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté homosexuelle. Officiellement ce patchwork est censé représenter la diversité de la Russie (ses 28 régions pour être précis). Alors ironie du sort, acte manqué, hasard, ou surinterprétation ? La question de cette symbolique est plus importante qu’il n’y parait depuis que Vladimir Poutine a fait voter une loi interdisant la propagande homosexuelle devant les mineurs, applicable à tous les athlètes des Jeux ainsi qu’aux spectateurs.
Lundi 27 janvier, en réponse à un journaliste de la BBC qui lui demandait si les homosexuels devaient se cacher dans sa ville, le maire de Sotchi a déclaré : « Non, nous disons juste : c'est vos affaires, c'est votre vie. Mais ce n'est pas accepté ici dans le Caucase, là où nous habitons. Nous n'en avons pas [d'homosexuels] dans notre ville »
Lundi 27 janvier, en réponse à un journaliste de la BBC qui lui demandait si les homosexuels devaient se cacher dans sa ville, le maire de Sotchi a déclaré : « Non, nous disons juste : c'est vos affaires, c'est votre vie. Mais ce n'est pas accepté ici dans le Caucase, là où nous habitons. Nous n'en avons pas [d'homosexuels] dans notre ville »
Sotchi au plus bas
Sotchi, ville hôte de ces Jeux olympiques d’hiver 2014, culmine à... 5m au dessus du niveau de la mer. C’est peu et c’est normal puisqu’il s’agit en fait une station balnéaire, au bord de la Mer noire. Avec ses 5m d’altitude, elle est la ville la plus basse qui ait jamais accueilli les Jeux olympiques d’hiver (à égalité avec Oslo, et pas très loin derrière Sapporo et Vancouver). Cela peut paraître anecdotique, mais qu’en est-il de la neige ? Est-il bien intelligent d’organiser des Jeux d’hiver au bord de la mer, là où les palmiers poussent volontiers (les villes d’Oslo et de Vancouver, bien que peu élevées sont situées à des latitudes supérieures, là où le climat est naturellement plus froid) ? Que l’on se rassure, seules les compétitions en intérieur seront disputées à Sotchi, le reste les jeux est délocalisé un peu plus au nord, à Krasnaïa Poliana (592m) et dans les stations environnantes (dont Rosa Khutor, sortie de terre pour l’occasion) pour un domaine skiable entre 600 et 2300m d’altitude.
Girl power !
Avant même le coup d’envoi, quelques records ont déjà été battus. Les Américains par exemple envoient 230 athlètes à Sotchi, un record pour des Jeux d’hiver. Un autre pays a également créé la surprise, il s’agit du Japon. Alors que les athlètes masculins sont majoritaires un peu partout, le pays du soleil levant envoie à Sotchi une délégation majoritairement féminine (65 femmes pour 48 hommes), là aussi une première ! Cette majorité est en partie dû à la non qualification de l’équipe de hockey masculine, alors que dans le même temps l’équipe féminine a, elle, décroché son ticket. 21 hommes en moins et 21 femmes en plus ça change la physionomie d’une délégation.
Et les femmes auront une occasion supplémentaire de s’exprimer à Sotchi puisqu’une nouvelle épreuve vient d’être ajoutée au programme : le saut à ski féminin (son équivalent masculin existe lui depuis les premiers Jeux d’hiver à Chamonix en 1924). Les femmes ont largement le niveau, compensant ce qui leur manquerait de physique par une plus grande vitesse. Le saut à ski reste une des disciplines les plus impressionnantes des Jeux olympiques, et ça peut importe le sexe de l’athlète. Cela promet donc du beau spectacle !
Et les femmes auront une occasion supplémentaire de s’exprimer à Sotchi puisqu’une nouvelle épreuve vient d’être ajoutée au programme : le saut à ski féminin (son équivalent masculin existe lui depuis les premiers Jeux d’hiver à Chamonix en 1924). Les femmes ont largement le niveau, compensant ce qui leur manquerait de physique par une plus grande vitesse. Le saut à ski reste une des disciplines les plus impressionnantes des Jeux olympiques, et ça peut importe le sexe de l’athlète. Cela promet donc du beau spectacle !
DR
Ira, ira pas ?
Faut-il ou non aller à Sotchi ? C’est la grande question que doivent se poser les dirigeants du monde entier, ou en tout cas c’est la question qu’on ne cesse de leur poser. Est-ce que venir à Sotchi signifie implicitement accorder son soutien au régime très peu démocratique de Vladimir Poutine en général, et à sa politique anti-homosexuels en particulier ? On sait déjà que Barack Obama, François Hollande, David Cameron ou encore le président allemand Joachim Gauck ne se rendront pas en Russie. Il ne faut cependant pas y voir un acte nécessairement politique. La présence des chefs d’états aux Jeux olympiques, d’hiver qui plus est, n’a jamais été récurrente. Du côté de David Cameron on a par exemple invoqué une incompatibilité d’agenda.
D’autres expliquent plus clairement leur refus de venir à Sotchi, c’est le cas du ministre finlandais des Sports et de la Culture, Paavo Arhinmäki, pour qui, « en tant qu’homme politique [...], on ne peut pas cautionner les violations des droits de l’Homme, la restriction de la liberté d’expression ou la répression des minorités sexuelles » (source : Reuters).
D’autres expliquent plus clairement leur refus de venir à Sotchi, c’est le cas du ministre finlandais des Sports et de la Culture, Paavo Arhinmäki, pour qui, « en tant qu’homme politique [...], on ne peut pas cautionner les violations des droits de l’Homme, la restriction de la liberté d’expression ou la répression des minorités sexuelles » (source : Reuters).
Paavo Arhinmäki | © Soppakanuuna
D’autres enfin empruntent des chemins détournés. La Grande-Bretagne par exemple sera représentée à Sotchi par la Secrétaire à la Culture Maria Miller. Or il se trouve que Maria Miller a été une de celles qui a porté l’an dernier la loi légalisant le mariage homosexuel en Grande-Bretagne. Un simple hasard ou un beau pied de nez ? Enfin, le ministre norvégien de la Santé, Bent Høie, a indiqué qu’il se rendrait à Sotchi pour soutenir les athlètes de son pays, et le tout... accompagné de son mari.
Et à la fin ce sont les Américains qui gagnent
Si vous n’êtes pas férus de sport, ou juste trop impatients, vous n’avez même plus besoin de regarder les JO, les résultats sont déjà connus, ou presque… PricewaterhouseCoopers (PwC), un cabinet d’audit, a publié dimanche dernier ses prévisions de médailles par pays, en se basant sur plusieurs données qui vont du PIB au nombre de stations de ski par habitant en passant par les résultats obtenus lors des précédents Jeux d’hiver.
Comme annoncé, les Etats-Unis finiront en tête, avec 35 médailles, suivis par l’Allemagne (26 médailles) et la Russie (25 médailles). La France elle se classera 10e avec 9 médailles, loin derrière les nations à forte tradition de sport d’hiver comme le Canada (23), l’Autriche (22) ou la Norvège (21). Le classement complet pronostiqué est consultable sur le site de PwC. Si le cabinet d’audit a réalisé de semblables prévisions pour les trois dernières éditions des JO d’été, c’est la première fois qu’il s’attaque aux JO d’hiver. Il ne reste plus qu’à attendre pour voir si les prévisions se vérifieront.
Comme annoncé, les Etats-Unis finiront en tête, avec 35 médailles, suivis par l’Allemagne (26 médailles) et la Russie (25 médailles). La France elle se classera 10e avec 9 médailles, loin derrière les nations à forte tradition de sport d’hiver comme le Canada (23), l’Autriche (22) ou la Norvège (21). Le classement complet pronostiqué est consultable sur le site de PwC. Si le cabinet d’audit a réalisé de semblables prévisions pour les trois dernières éditions des JO d’été, c’est la première fois qu’il s’attaque aux JO d’hiver. Il ne reste plus qu’à attendre pour voir si les prévisions se vérifieront.