Le 30 avril dernier, les Hollandais célébraient l'intronisation de leur nouveau roi. Après 33 ans de règne, la Reine Béatrix des Pays-Bas a abdiqué, remettant le sort de la nation entre les mains de son fils, Wilhem Alexander, devenu Guillaume IV, et de sa belle-fille Maxima. Sur place, la cérémonie d'investiture s'est déroulée dans une ambiance de fête. Les deux époux sont venus saluer la foule sur le balcon du palais, accompagnés de leurs trois petites filles, Amalia, Alexia et Ariane, âgées respectivement de 9, 7 et 6 ans.
Le jour de l'abdication n'a pas été choisi au hasard. Il coïncide avec l'anniversaire de l'accession au trône de la Reine Beatrix, le 30 avril 1980. Fille ainée de la Reine Juliana, laquelle était partie se réfugier à Londres puis au Canada lors de la Seconde Guerre mondiale, Beatrix a régné sur le royaume d'une manière souvent qualifiée de ferme et mesurée. Son mariage en 1966 avec l'aristocrate allemand Klaus Von Amsberg, un diplomate travaillant au ministère des Affaires étrangères, avait déclenché la polémique. Le futur roi des Pays-Bas trainerait en effet derrière lui un passé enrôlé dans les jeunesses hitlériennes.
Au cours de ces dernières années, plusieurs événements tragiques sont venus endeuiller la famille royale. La Reine Beatrix a en effet perdu son mari en 2002, puis ses deux parents en 2004. Son deuxième fils, Johan Friso, victime d'une avalanche alors qu'il faisait du ski en Autriche, en 2012, est actuellement dans le coma dans un hôpital de Londres, où sa femme et ses enfants sont venus s'installer. Ce sont sans doute ces raisons qui ont motivé la Reine Beatrix à se retirer, comme le souligne un article paru dans Le Figaro. Respectant la coutume royale des Pays-Bas, la monarque a en effet souhaité « laisser sa place à la nouvelle génération, afin de profiter de sa famille, rassurée quant à l'avenir de son fils et la popularité de sa belle fille aujourd'hui respectée et appreciée ».
Depuis l'intronisation, le nouveau couple royal a multiplié les sorties officielles. Ils étaient notamment présents les 4 et 5 mai pour la célébration de la fin de la Seconde Guerre mondiale avant d'effectuer une tournée dans tout le pays à la fin du mois dernier, traversant au passage le Luxembourg, l'Allemagne et la Belgique. La Reine Maxima, quant à elle, est allée à la rencontre du secrétaire des Nations Unies, Ban Ki-Moon, à New-York, en tant que conseillère à l'ONU pour le développement des secteurs financiers et des micro-crédits. Diplômée en économie à l'Université catholique de Buenos Aires, elle avait travaillé plusieurs années aux États-Unis dans le secteur financier avant de rencontrer le Prince d'Orange-Nassau en Espagne.
Le jour de l'abdication n'a pas été choisi au hasard. Il coïncide avec l'anniversaire de l'accession au trône de la Reine Beatrix, le 30 avril 1980. Fille ainée de la Reine Juliana, laquelle était partie se réfugier à Londres puis au Canada lors de la Seconde Guerre mondiale, Beatrix a régné sur le royaume d'une manière souvent qualifiée de ferme et mesurée. Son mariage en 1966 avec l'aristocrate allemand Klaus Von Amsberg, un diplomate travaillant au ministère des Affaires étrangères, avait déclenché la polémique. Le futur roi des Pays-Bas trainerait en effet derrière lui un passé enrôlé dans les jeunesses hitlériennes.
Au cours de ces dernières années, plusieurs événements tragiques sont venus endeuiller la famille royale. La Reine Beatrix a en effet perdu son mari en 2002, puis ses deux parents en 2004. Son deuxième fils, Johan Friso, victime d'une avalanche alors qu'il faisait du ski en Autriche, en 2012, est actuellement dans le coma dans un hôpital de Londres, où sa femme et ses enfants sont venus s'installer. Ce sont sans doute ces raisons qui ont motivé la Reine Beatrix à se retirer, comme le souligne un article paru dans Le Figaro. Respectant la coutume royale des Pays-Bas, la monarque a en effet souhaité « laisser sa place à la nouvelle génération, afin de profiter de sa famille, rassurée quant à l'avenir de son fils et la popularité de sa belle fille aujourd'hui respectée et appreciée ».
Depuis l'intronisation, le nouveau couple royal a multiplié les sorties officielles. Ils étaient notamment présents les 4 et 5 mai pour la célébration de la fin de la Seconde Guerre mondiale avant d'effectuer une tournée dans tout le pays à la fin du mois dernier, traversant au passage le Luxembourg, l'Allemagne et la Belgique. La Reine Maxima, quant à elle, est allée à la rencontre du secrétaire des Nations Unies, Ban Ki-Moon, à New-York, en tant que conseillère à l'ONU pour le développement des secteurs financiers et des micro-crédits. Diplômée en économie à l'Université catholique de Buenos Aires, elle avait travaillé plusieurs années aux États-Unis dans le secteur financier avant de rencontrer le Prince d'Orange-Nassau en Espagne.
L'Argentine « en quête de symboles »
Aujourd'hui âgé de 45 ans, le prince Wilhem Alexander est le plus jeune monarque européen et le premier roi hollandais à accéder au trône depuis 1890. Il reprend les commandes d'un pays marqué par une période de récession et de difficultés financières coïncidant avec l'apparition des mouvements de droite anti-immigration. Avec son image de roturière étrangère et moderne, Maxima pourrait apaiser les tensions qui divisent le pays égalitaire, en renforçant l'image populaire et « normale » du couple royal.
En Argentine, les journaux ne tarissent pas d'éloges à l'égard de Maxima, qu'ils vont jusqu'à considérer comme leur « première reine nationale ». Ainsi pour le quotidien argentin Clarin, « la plus hollandaise des Argentines a su conquérir le coeur des habitants par sa sensibilité et sa simplicité ». Bien qu'ayant renoncé à sa nationalité argentine et à sa religion catholique en épousant le Prince de confession protestante et son pays, la Reine Maxima a reçu la bénédiction de la Présidente Cristina Kirchner, qui a déclaré : « Nous avons un Pape, une Reine et le meilleur joueur de football ! Que pouvons-nous demander de plus ? » Selon le politologue Vincente Palermo, l'euphorie des Argentins, dans un pays pourtant profondément républicain, soulève des paradoxes révélant « une crise identitaire de citoyens en quête de symboles. »
Lors de la cérémonie d'investiture, l'absence des parents de la future reine a apporté comme une ombre au tableau. Jorge Zorreguieta, le père de Maxima, aurait été impliqué dans la dictature argentine en tant que vice-ministre de 1976 à 1979 puis ministre de l'Agriculture de 1979 à 1981 du général Videla. Aujourd'hui âgé de 85 ans, il affirme ne pas avoir participé aux enlèvements et tortures commis. Sa fille Maxima n'a jamais condamné le passé de son père. Une omission qui lui est souvent reprochée aujourd'hui, lorsqu'elle milite en faveur des Droits de l'Homme aux côtés de son mari.
Dans un contexte européen de déclin des monarchies européennes, récemment fragilisées par le scandale d'Iñaki Urdangarin en Espagne et celui du Prince Charles en Angleterre, le nouveau couple royal des Pays-Bas a pour mission de redorer l'image et le prestige des royautés. Selon un sondage réalisé par le journal néerlandais Trouw, 75% des Hollandais se disent favorables au régime actuel de monarchie constitutionnelle des Pays-Bas. Attachés à la figure de représentant sans étiquette politique et à la magie des histoires royales, ils étaient nombreux le jour de l'abdication à entonner l'hymne du Roi.
En Argentine, les journaux ne tarissent pas d'éloges à l'égard de Maxima, qu'ils vont jusqu'à considérer comme leur « première reine nationale ». Ainsi pour le quotidien argentin Clarin, « la plus hollandaise des Argentines a su conquérir le coeur des habitants par sa sensibilité et sa simplicité ». Bien qu'ayant renoncé à sa nationalité argentine et à sa religion catholique en épousant le Prince de confession protestante et son pays, la Reine Maxima a reçu la bénédiction de la Présidente Cristina Kirchner, qui a déclaré : « Nous avons un Pape, une Reine et le meilleur joueur de football ! Que pouvons-nous demander de plus ? » Selon le politologue Vincente Palermo, l'euphorie des Argentins, dans un pays pourtant profondément républicain, soulève des paradoxes révélant « une crise identitaire de citoyens en quête de symboles. »
Lors de la cérémonie d'investiture, l'absence des parents de la future reine a apporté comme une ombre au tableau. Jorge Zorreguieta, le père de Maxima, aurait été impliqué dans la dictature argentine en tant que vice-ministre de 1976 à 1979 puis ministre de l'Agriculture de 1979 à 1981 du général Videla. Aujourd'hui âgé de 85 ans, il affirme ne pas avoir participé aux enlèvements et tortures commis. Sa fille Maxima n'a jamais condamné le passé de son père. Une omission qui lui est souvent reprochée aujourd'hui, lorsqu'elle milite en faveur des Droits de l'Homme aux côtés de son mari.
Dans un contexte européen de déclin des monarchies européennes, récemment fragilisées par le scandale d'Iñaki Urdangarin en Espagne et celui du Prince Charles en Angleterre, le nouveau couple royal des Pays-Bas a pour mission de redorer l'image et le prestige des royautés. Selon un sondage réalisé par le journal néerlandais Trouw, 75% des Hollandais se disent favorables au régime actuel de monarchie constitutionnelle des Pays-Bas. Attachés à la figure de représentant sans étiquette politique et à la magie des histoires royales, ils étaient nombreux le jour de l'abdication à entonner l'hymne du Roi.